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Avant-propos En 2002, alors que je terminais ma thèse de doctorat portant sur les ouvriers ruraux à l’emploi des entreprises d’assemblage et d’exportation (maquiladoras) au Yucatán, au sud-est du Mexique, le Département de géographie de l’Université Laval m’offrait de donner le cours «Géographie de l’Amérique latine». J’acceptai sans trop réaliser­ l’ampleur de la tâche qui m’attendait. Je découvris rapidement que malgré mon expérience de recherche au Yucatán, mes connaissances du reste de l’Amérique latine étaient limitées. Je me mis à la tâche de découvrir l’histoire, la géographie, la politique, l’économie et la culture des 35 pays que comptent l’Amérique latine et les Antilles. Afin de pallier le manque de manuels de cours en français, je produisis chaque semaine un chapitre correspondant à la structure de mes cours. Au fil des ans, de mon enseignement et de mes voyages, j’ai amélioré le contenu de ce manuel et, surtout, je l’ai mis à jour puisque l’Amérique latine est une région en constante ébullition. L’actualité politique y est très dense. Durant la seule période allant de novembre 2005 à ­décembre 2006, on a pu assister à 11 élections ayant le potentiel de changer la face politique de l’Amérique latine. Les 11 nations qui convoquèrent leurs citoyens aux urnes représentent 85% de la population latino-américaine et autant du produit intérieur brut (PIB) de la région. Après le Honduras en novembre 2005, ce fut le tour de la Bolivie et du Chili en ­décembre de la même année. L’année 2006 débuta avec les élections en Haïti en février où l’on dénombrait pas moins de 34 candidats dans la course à la présidence! Au cours du  Géographie de l’Amérique latine même mois, des élections plus paisibles se ­déroulèrent au Costa Rica. Le Pérou suivit en avril, la Colombie en mai, le Mexique en juillet avec des résultats contestés, le Brésil en octobre (Lula se représentant à la tête du Partido dos trabalhadores – PT), le ­Nicaragua en novembre et le Venezuela en décembre. Dans plus de la moitié de ces pays, soit 7 sur 11, ces élections ont porté au pouvoir la nouvelle gauche latino-américaine. De ces sept pays qui ont adopté cette position politique à divers degrés, certains sont plus extrémistes que d’autres – en commençant par le Venezuela d’Hugo Chávez et le Nicaragua de Daniel Ortega à l’extrême gauche en allant vers des positions plus modérées telles que celles du Panama de Martin Torrijos Espino (fils de l’ancien dictateur, Omar Torrijos), de l’Argentine de Cristina Fernández de Kirchner (élue en octobre 2007), de l’Uruguay de Tabaré ­Vázquez, du Chili de Michelle Bachelet et du Brésil de Luiz Inácio «Lula» da Silva. C’est aussi en 2006 que sont apparues les premières manifestations de migrants latino-américains dans les grandes villes des États-Unis. J’ai été témoin, un peu malgré moi, de celle qui a eu lieu dans les rues de Chicago en mars alors que je m’y trouvais pour le congrès de l’Association américaine des géographes. Confrontés à de forts courants migratoires en provenance du Mexique et de l’Amérique centrale, les ÉtatsUnis sont visiblement concernés par cette Amérique latine en quête d’alternatives et devront redéfinir la nature même de leur pays, de leurs relations extérieures et la direction qu’ils comptent adopter en tant que nation multiculturelle. Dans la recherche d’alternatives au modèle dominant de développement, les gouvernements latino-américains fondent leurs espoirs sur l’intégration régionale: près d’une dizaine d’accords régionaux (dont l’ALÉNA, le MERCOSUR, le CARICOM, le CAFTA-DR, la CAN, le MCCA, l’ALBA et l’UNASUR) et plusieurs autres accords bilatéraux en sont les blocs de construction. Reflétant souvent des affinités politiques, ces alliances sont de moins en moins influencées par la proximité géographique et de plus en plus par les rapprochements idéologiques. On assiste à l’émergence d’une coopération...

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