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CHAPITRE 3 Pourquoi Grand-mère et le chien vivent-ils sur le toit? Michael Schleifer Dans notre livre Talking about Feelings and Values with Children (Parler des sentiments et des valeurs aux enfants, Schleifer et Martiny, 2006), nous donnons des conseils aux adultes sur la manière d’aborder des questions difficiles et délicates comme la séparation, le divorce, la maladie ou la mort.Au cours de nos discussions avec des parents et des grands-parents ces dernières années (lors des séances de signature ou sur des forums sur Internet), l’un des thèmes les plus fréquents concernait la façon dont nous devons répondre aux questions des jeunes enfants sur la mort («Quand reverrons-nous grand-mère?»). Quand je grandissais, personne ne parlait de la mort aux enfants, mais de nos jours les jeunes parents sont prêts à en parler, tout comme ils sont prêts à parler du divorce. La plupart des conseils que l’on peut donner sur la manière de parler de la séparation et du divorce s’appliquent à la discussion sur la mort. Il faut avant tout parler avec honn êteté et se concentrer sur les sentiments de l’enfant, qui incluent inévitablement la peur, la tristesse, la colère et peut-être même parfois une certaine forme de culpabilité. 44 Science et religion en éducation Lorsque les enfants posent la question «Qu’est-ce qui se produit lorsqu’on meurt?», de nombreux parents, grands-parents ou enseignants se demandent avec inquiétude comment répondre à cette question. Le titre de ce chapitre s’inspire d’une réponse précise. Dans ce cas, des parents avaient répondu de la manière suivante aux questions de leurs enfants (âgés respectivement de 3, 4 et 6 ans) à propos de la mort du chien de la famille qui avait été enterré dans le jardin: «Après sa mort, l’âme de Doggy survit et Doggy, comme Grand-mère [leur grand-mère décédée], est làhaut .» Ils avaient alors pointé le doigt vers le ciel. Un mois plus tard, la petite fille de 4 ans à qui sa meilleure amie avait demandé «Où est le chien?» avait répondu: «Le chien et Grand-mère vivent sur le toit.» Ces parents présentaient donc à leur jeune enfant une certaine conception de la vie après la mort, même s’ils ne croyaient pas nécessairement en un «paradis pour les animaux». D’autres parents refusent d’offrir à leur enfant autre chose qu’une réponse «scientifique», ce qui peut aussi conduire à des incidents amusants. Un grand-père nous a raconté qu’il avait dit un jour «la vérité» à son petit-fils de 3 ans. Il lui avait dit: «Le corps s’arrête de fonctionner; on s’arrête de respirer.» Après avoir entendu cela, l’enfant avait retenu sa respiration pendant un moment, puis annoncé à son grand-père: «Tu vois, je ne vais pas mourir!» Il existe bien sûr des explications variées proposées par les défenseurs de points de vue religieux ou scientifique. Les athées convaincus ont tendance à donner des explications strictement scientifiques. Ces penseurs peuvent fournir des formulations plus sophistiquées que celles qu’offrent de nombreux parents ou enseignants. Le message, néanmoins, reste le même. Il n’y a rien après la mort et l’immortalité n’existe pas. La perspective religieuse s’exprime elle aussi dans des termes divers. Certains parents racontent: «Je vais leur dire la vérité. Il existe un paradis et un enfer. Un paradis pour récompenser les gens bons et un enfer pour punir les mauvais.» D’autres diront plutôt: «Je leur parlerai de Dieu et des anges pour les réconforter. Bien sûr, je ne crois pas moi-même à toutes ces bêtises.» La majorité des parents et des enseignants se retrouvent dans l’une ou l’autre de ces catégories. Nous aimerions proposer une troisième voie. Nous pensons qu’il est nécessaire de dire la vérité aux enfants, et de la dire aussi clairement que nous la comprenons nous-même, de manière individuelle. Nous recommandons de faire une distinction claire entre ce que nous savons de la mort et ce que nous croyons personnellement. Nous pensons qu’il est bon de dire...

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