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CHAPITRE 8 Parler de la mort à mes enfants Cynthia Martiny Il y a quelque temps, mon fils de 5 ans s’est réveillé au milieu de la nuit et a sauté sur moi en me disant «J’ai fait un cauchemar». Je l’ai tenu dans mes bras et je lui ai demandé de me raconter son rêve. Apparemment, dans son rêve, lui et moi étions assis côte à côte à la table de la cuisine et j’ai mangé tout le pot de sa glace préférée. Il m’a raconté que ma tête devenait de plus en plus grosse à chaque cuillère, jusqu’au moment où elle a explosé. Je n’ai pas pu m’empêcher de me rappeler que quelques heures plus tôt, j’avais oublié de lui donner de la glace et que je l’avais mangée entièrement moim ême. Ma culpabilité d’avoir été si peu généreuse et si gourmande a commenc é à me tracasser. Tout en caressant son dos, je lui ai dit que manger ne faisait pas grossir la tête: c’est le tour de taille qui augmente. Je me suis excusée d’avoir mangé toute la glace et nous sommes descendus à la cuisine où je lui ai offert la glace d’un pot que j’avais caché au fond du réfrigérateur. Au fur et à mesure que ma culpabilité diminuait et que son plaisir augmentait , il a commencé à me raconter combien sa vie serait triste si je mourais. Après lui avoir répété que je ne pensais pas pouvoir mourir d’un excès de glace, j’ai continué à lui dire qu’il aurait toujours ses frères et sœurs, une famille au sens large et des amis. Son frère aîné est descendu à son tour pour voir ce qui se passait et mon fils de 5 ans a demandé à mon fils de 76 Science et religion en éducation 22 ans s’il savait faire la cuisine. Voilà mon rôle de mère réduit pour le coup par mon fils à un rôle très utilitaire. Légèrement offensée, je me suis consolée en pensant à l’étape du développement qui correspond à un enfant de 5 ans. Quand je lui ai demandé ce qu’était Dieu, il m’a dit que c’était un homme plus grand que la terre, qui devait donc vivre dans le ciel et regarder en bas. Son explication de ce qui se passe lorsqu’on meurt était la suivante: d’après lui, nous sommes mis dans une boîte, conduits dans un endroit où les gens mettent la boîte dans la terre, qu’ils recouvrent ensuite de fleurs. Un jour, dans le parking d’un supermarché, ma fille m’a beaucoup surprise. Elle avait 4 ans. Elle m’a demandé ce qui se passait après la mort. Je lui ai expliqué que je n’en savais rien. J’ai continué à lui dire qu’il y avait des gens qui pensaient que notre âme continuait à vivre après la mort. Puis, je suis partie dans des détails sur certaines descriptions d’expériences de la vie après la mort décrites par des gens ayant frôlé la mort et rapportées par Elizabeth Kubler Ross, et comment celles-ci confirmaient l’histoire de Jésus qui revient pour démontrer qu’il existe une vie après la mort. Elle m’a regardée et m’a dit d’un air assuré qu’elle envisageait, le jour venu, de revenir sur la terre comme une petite fille. Le mot réincarnation ne signifiait rien pour elle à cette époque. Plus tard dans sa vie (elle avait 8 ans), nous avons déménagé au Québec et elle a désespérément voulu participer aux cours de catholicisme avec les autres enfants de sa classe. Je l’y ai donc inscrite, mais sa maîtresse m’a dit qu’elle devait d’abord être baptisée. Je l’ai emmenée chez un prêtre et lui ai demandé de la baptiser. Il m’a dit qu’il avait besoin de l’inscrire à certaines classes dans la paroisse. Il m’a fait une offre avantageuse de deux places pour le prix d’une (il instruirait ma fille et me donnerait les papiers baptismaux pour mon fils sans...

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