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Po s t f a c e mIcheLINe LAbeLLe Professeure titulaire, Département de sociologie, et titulaire de la Chaire de recherche en immigration, ethnicité et citoyenneté (CRIEC), Université du Québec à Montréal L’interculturalisme est à l’ordre du jour. Mais Pierre Toussaint et ses collègues nous rappellent avec pertinence que l’interculturalisme ne date pas d’hier. Le terme apparaît dans les contextes français, américain et québécois au cours des années 1970. Plusieurs définitions et perspectives sont discutées, mais toutes souscrivent à la prise en compte de la diversité ethnoculturelle et de l’interaction au sein de la communauté des citoyens. À un premier niveau d’ordre normatif ou de projet social, l’interculturalisme se distingue du multiculturalisme en exprimant le désir d’une réciprocité, d’un dialogue engageant l’ensemble des citoyens. À un second niveau, il se distingue de la politique canadienne du multiculturalisme, dont l’objectif corollaire concerne la promotion de l’unité et de la citoyennet é canadienne. En effet, l’interculturalisme est associé à un discours gouvernemental propre au Québec qui demande par ailleurs à être précisé, voire institutionnalisé, faute de déclaration ou d’énoncé à ce sujet. On rappelle avec bonheur que l’intégration concerne la nation tout entière. Elle n’est pas que l’affaire des immigrants, elle n’est pas qu’une intégration des étrangers À la nation. Il s’agit ici de la participation de tous à l’intégration DE la nation. Dans cet esprit, l’approche interculturelle en éducation «s’inscrit dans un enseignement ou des activités destinées à l’ensemble des élèves, immigrants et natifs» (Toussaint, cet ouvrage, p. 41). 0 La diversité ethnoculturelle en éducation Selon les auteurs, le gouvernement du Québec doit «réaffirmer les valeurs québécoises dans la Charte des droits et libertés de la personne et envoyer un message sans équivoque à ceux et celles qui ont choisi ou qui choisiront le Québec et à ceux et celles qui ont pour mandat d’intégrer les nouveaux arrivants à la société québécoise. Ces valeurs sont clairement établies dans des politiques du gouvernement du Québec et doivent avoir droit de cité. Ce sont: la nécessité de parler français au Québec; le Québec, une société libre et démocratique; l’État québécois est laïque; le Québec, une société pluraliste; la société québécoise est basée sur la primauté du droit; les femmes et les hommes ont les mêmes droits; l’exercice des droits et libertés de la personne doit se faire dans le respect de ceux d’autrui et du bien-être général» (Toussaint, cet ouvrage, p. 5-6). Cependant, on souligne l’absence d’une définition claire de la laïcité en milieu scolaire et de balises précises, qu’il s’agisse de la Loi sur l’instruction publique, du régime pédagogique ou du programme de formation de l’école québécoise. Cette autre lacune renvoie à un autre grand débat actuel qui concerne les conceptions de la laïcité et la pertinence d’une Charte québécoise de la laïcité. On souligne également que les accommodements raisonnables qui visent les individus doivent s’inscrire dans une politique plus large de lutte contre le racisme et les discriminations. À cet égard, il y a lieu de s’interroger précisément sur la confusion qui règne dans l’espace public entre les objectifs de l’interculturalisme et ceux qui concernent une politique de lutte contre le racisme et les discriminations. Cet ouvrage apporte une contribution majeure au débat en cours et s’inscrit dans le plan de diffusion scientifique de la Chaire de recherche en immigration, ethnicité et citoyenneté, membre institutionnel de l’Institut d’études internationales de Montréal, de l’Université du Québec à Montréal, plan établi de concert avec les Presses de l’Université du Québec à Montréal. ...

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