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INTRODUCTION Le medium, c’est le message. McLuhan (1964) Le message, c’est le réseau. Castells (2001) Le réseau, c’est l’appropriation. Charest et Bédard (2008) I.1. ÉVOLUTION DU WEB La communauté scientifique reconnaît la paternité du World Wide Web à Tim Berners-Lee, qui créa le concept en 1990. Ce chercheur émérite est devenu depuis président du 3W Consortium, basé à Genève. L’Internet grand public, le réseau des réseaux selon l’expression de Castells (1998), voit le jour à l’automne 19931. L’Internet est né de la rencontre de deux cultures; d’une part, celle de l’ARPA (Advanced Research Project Agency), dont le mandat est de susciter et d’encourager l’innovation technique aux États-Unis; d’autre part, celle d’informaticiens, les hackers, imprégnés d’une culture de liberté, de valeurs d’autonomie individuelle et pourvus paradoxalement d’une habitude de partage de savoirs et de coopération. L’«Internet est le fondement technologique de la forme d’organisation propre à l’ère de l’information: le réseau», soutient Castells (2001, p. 9). Initialement réservé à la recherche, le système informatique évolue rapidement vers la micro-informatique. L’usage convivial de la nouvelle technologie la rend dorénavant accessible à tous. Un réseau 1. Dans la majorité des travaux portant sur l’Internet, les auteurs mentionnent que ce réseau grand public a été créé en 1994. Flichy précise que c’est plutôt à l’automne 1993, dans l’article «La place de l’imaginaire dans l’action technique, le cas de l’Internet», Réseaux, 2001, no 109, p. 61. 2 Les racines communicationnelles du Web de communication s’impose donc. En 1993, un premier logiciel, Mosaic2, est distribué gratuitement aux adeptes de la micro-informatique. Netscape lance, en 1994, la première version de son logiciel Navigator alors que Microsoft offre le sien, Internet Explorer, en 1995, avec la diffusion planétaire massive que l’on connaît. De cette effervescence du début des années 1990 émerge une nouvelle activité économique: le commerce électronique. Selon les gourous de la Grande Toile, cette activité était destinée à devenir la pierre angulaire de l’Internet et l’un des fers de lance de la nouvelle économie de la société de l’information, soulignent Lafrance et Brouillard (2002). Les arts de faire ou la façon de s’approprier des nouveaux objets (de Certeau, 1990) ainsi que les usages que les internautes font de ces outils technologiques d’information et de communication changent la donne dans de nombreux secteurs de cette économie émergente. Entre 1994 et 2004, les termes Web 1.0 et Web 2.0 n’existaient pas; il était alors uniquement question du Web. La distinction entre le Web 1.0 et le Web 2.0 a été faite publiquement pour la première fois en octobre 2004 lors d’une conférence organisée par la société O’Reilly Media. Désirant présenter un état des lieux sur l’évolution fulgurante qu’avait connue le Web depuis sa naissance, Dougherty et O’Reilly, deux gourous des technologies de l’information, ont fait à cette occasion une comparaison entre les usages initiaux du Web, que permet le Web 1.0, et les nouveaux usages, que permet le Web 2.0 (voir le tableau I.1). Pour eux, les applications du Web 2.0 présentent les caractéristiques distinctives suivantes: le site ne doit pas être un jardin secret, c’est-à-dire qu’il doit être aisé de rentrer ou sortir des informations du système; l’utilisateur doit rester propriétaire de ses propres données; le site doit être entièrement utilisable par un navigateur standard; le site doit présenter des aspects de réseaux sociaux. 2. Proulx dresse un portrait chronologique de l’histoire de l’Internet dans La révolution Internet en question, Montréal, Québec/Amérique, 2004, p. 138-140. • • • • [3.145.23.123] Project MUSE (2024-04-25 00:01 GMT) Introduction 3 Dans son ouvrage What is Web 2.0?, O’Reilly (2005) écrit que les entreprises qui utilisent les applications du Web 2.0 détiennent les sept compétences communes suivantes3 (les exemples ont été ajoutés par les auteurs): 1. des services à extensibilité rentable plutôt que des logiciels emballés; 2. le contrôle d’une base de données unique qui...

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