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La présentation d’un nouveau cadre théorique 1 Dans le processus de construction du travail professoral en tant qu’objet d’étude, l’analyse d’une cinquantaine d’ouvrages a permis d’apprendre que les auteurs avaient considéré le travail professoral comme une réalité multidimensionnelle, retenu pour étude divers sous-objets plus ou moins bien définis et articulés les uns par rapport aux autres, et relevé globalement au moins six catégories de variables susceptibles d’expliquer les phénomènes étudiés les plus importants. Chacun de ces éléments constitue une partie de ce premier chapitre qui propose, en plus, de nouveaux cadres théoriques d’explication bâtis, grâce à l’approche systémique. Complémentaires et présentés sous forme de schémas, c’est-à-dire de représentations fonctionnelles, mais simplifiées et temporaires, ces cadres s’avèrent déjà des instruments précieux pour circonscrire et pour définir le travail professoral, pour distinguer des sous-objets d’étude, pour faciliter de prochaines recherches et pour rendre plus efficaces les futures interventions dans ce domaine. 1. Un objet multidimensionnel qui devrait être étudié sous tous ses aspects Selon le Petit Robert, le travail est défini comme « l’ensemble des activités humaines coordonnées en vue de produire ou de contribuer à produire ce qui est utile ». Pour sa part, dans le Dictionnaire canadien des relations du travail, Gérard Dion définit d’abord le travail comme« l’application de l’activité créatrice de la personne à la production d’un bien utile ». Il insiste ensuite sur le caractère conscient, libre, responsable, épanouissant, social et économique de cette activité. Ces définitions 12 Chapitre 1 connues, il n’y a donc pas à se surprendre que l’on établisse habituellement un rapport entre travail et productivité. C’est l’absence de référence à ce lien qui serait plutôt surprenante. La productivité n’est cependant qu’un aspect du travail. Dans son sens le plus large, le travail se présente donc comme un ensemble d’activités de production, impliquant l’emploi rationnel de ressources diverses plus ou moins importantes : humaines, managériales, financières, physiques et technologiques. C’est, au sein d’une organisation, un processus qui se gère et qui utilise, entre autres, la motivation, la compétence et les efforts physiques ou intellectuels d’une ou de plusieurs personnes pour produire des résultats qui répondent à des besoins. Le travail organisé implique donc non seulement des objectifs à atteindre, un ou des bénéficiaires à servir, des résultats analysables, des ressources à transformer et des technologies à employer, mais aussi de la volonté, des habiletés et des énergies humaines à canaliser et à employer de façon efficace et efficiente. Il se réalise aussi selon certaines modalités organisationnelles, dans un univers géographique circonscrit et dans un cadre temporel donné ; il est soumis à des conditions environnementales plus ou moins favorables tant à la productivité elle-même qu’au bien-être des travailleurs concernés ; enfin, il peut être plus ou moins spécialisé et être organisé sur des bases individuelles ou collectives. Lorsqu’il est effectué à l’intérieur d’un système organisé de production, le travail appelle l’établissement de liens plus ou moins étroits entre les diverses tâches qui le composent, une définition des rôles remplis par chacun des intervenants, une synergie entre leurs activités ainsi qu’une analyse des conditions particulières dans lesquelles il est réalisé. Si elles génèrent d’abord une quantité déterminée de produits ou de services de qualités et de pertinences variées, les activités constitutives du travail tissent aussi des liens entre les personnes, hiérarchisent leurs relations et provoquent inévitablement des effets positifs ou négatifs sur leur bien-être physique ou psychologique ; elles suscitent également chez elles, plus ou moins fortement, un élan motivateur, un sentiment de satisfaction ou d’insatisfaction au travail, ainsi qu’un sentiment d’appartenance à une organisation ou à une partie d’une organisation. En compensation, le travail organisé procure aux travailleurs des possibilités de développement personnel et de création, ainsi que des occasions de faire reconnaître, par leur milieu, leur compétence et leur contribution ; il leur donne aussi une rémunération directe et indirecte et leur offre, de façon plus ou moins grande, des chances...

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