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Le Rapport Bobée (1982) : proposition de réforme pour assurer l’expansion et la reconnaissance de l’Université du Québec en tant qu’institution de recherche et demande d’étude des tâches professorales qui tienne compte davantage des différences individuelles et sectorielles Rédigé en 1982 par Bernard Bobée, professeur à l’INRS-Eau, pour la vicepr ésidence à l’enseignement et à la recherche de l’Université du Québec, ce rapport fournit les grandes lignes d’une réflexion générale sur l’état et les perspectives du développement et du financement de la recherche au sein de l’Université du Québec1 . Il vise quatre buts : 1) sensibiliser les dirigeants, les administrateurs et les professeurs de l’Université du Québec aux lacunes de la recherche au sein de cette jeune institution ; 2) décrire les contextes actuels et futurs qui risquent d’y entraver le développement de la recherche ; 3) rappeler la nécessité et l’urgence pour cette institution de prendre résolument sa place en matière de recherche ; 4) proposer une série d’actions qui constitueront une véritable politique de développement de la recherche pour cette institution. L’étude reste globale, mais le diagnostic, lui, se fait précis, direct et sévère : De manière générale, on a l’impression qu’actuellement dans de nombreux secteurs et pour un nombre important de professeurs, la Rapports visant à assurer la relance d’institutions universitaires en milieu concurrentiel Pour le développement prioritaire de la recherche recherche reste une activité secondaire à laquelle on consacre un peu de temps lorsque toutes les autres activités ont été effectuées (p. 53). Pour le professeur Bobée, ce phénomène n’est pas conjoncturel et est lié à l’organisation même du travail professoral : Il faut reconnaître que dans le système actuel il faut une bonne dose de détermination et d’abnégation pour disposer du temps substantiel et de la continuité qui sont nécessaires à la réalisation d’activités de recherche (p. 53). Après avoir rappelé les grandes lignes de l’évolution de la recherche tant au Canada qu’au Québec et avoir dégagé les perspectives actuelles et futures de son développement, l’auteur décrit les lourdes contraintes auxquelles est soumise la recherche universitaire, particulièrement celle de l’Université du Québec qui n’a pas encore atteint un état de développement semblable à celui des universités plus âgées de la province. Selon ce rapport, la recherche universitaire a connu au Québec une période d’expansion rapide qui n’a duré au plus qu’une vingtaine d’années et à laquelle n’a pu participer pleinement l’Université du Québec, à cause de son jeune âge. Cette période de démarrage s’est caractérisée par une relative prospérité de la recherche universitaire et a favorisé la liberté des chercheurs ainsi que l’atomisation et la dispersion des activités de recherche. Au début de la décennie 1980-1990, une nouvelle conjoncture d’austérité et de décroissance générale du secteur public appelle une diminution de la subvention générale aux universités et une réorganisation plus sélective des activités de recherche. Ces nouvelles contraintes favorisent non plus la recherche personnelle, libre, souvent (selon Bernard Bobée) peu exigeante et financée à même les budgets de fonctionnement des universités, mais la recherche thématique, planifiée, orientée, d’excellence, financée d’abord par des organisations externes, à la suite de concours, et appelant le regroupement des chercheurs les plus compétents dans des équipes interdépartementales et interinstitutionnelles, capables de se faire reconnaître sur les scènes nationale et internationale2 . Dans son rapport, Bernard Bobée soutient en plus que le retard déjà évident de l’Université du Québec en matière de recherche est appelé inexorablement à croître dans un contexte de restriction budgétaire et de concurrence vive, à moins d’une réorientation majeure dont l’université, pense-t-il, doit prendre l’initiative. Sa constitution en réseau provincial d’institutions peut heureusement, selon lui, bien la servir dans cette difficile opération, à la condition qu’elle agisse avec diligence et parvienne à modifier en profondeur les mentalités et à changer ses structures organisationnelles et ses modes de gestion...

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