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XVII. Tit-Page et la princesse Maranda* Le répertoire Guimond illustre bien l’un des thèmes populaires de la tradition orale ; la fidélité. Soit celle d’une femme envers son mari comme dans Le Jardin des Oliviers (AT 882) ou envers son protégé comme dans La Belle et la Bête (AT 425), soit celle de l’amant persévérant comme dans Les Trois Grues (AT 400) ou du mari compatissant comme dans Rosalie ou L’Assiette d’or (AT 706), soit, enfin, comme dans l’histoire de Tit-Page et la princesse Maranda, celle du serviteur dévoué qui, au péril de sa vie, épargne à son maître les pires malheurs et lui assure même le bonheur. Ce récit folklorique porte le numéro typologique 516, Le Fidèle Serviteur, dans la classification d’Aarne et Thompson. ÉPISODES ET ÉLÉMENTS DU CONTE (d’après Delarue et Tenèze1 ) 1. Le prince amoureux A : À la vue d’un portrait ; Al : aperçu dans une chambre interdite par son père ; A2 : un prince (Tit-Jean) tombe amoureux d’une princesse éloignée et tenue enfermée. * C. LEGARÉ, Catalogue des contes populaires de la Mauricie, conte n° 125 recueilli par C. Richard et Y. Boisvert, le 5 août 1976. 1. P. DELARUE et M.-L. TENÈzE, Le Conte populaire français, t. II, p. 305-306. 208 Première partie II. L’enlèvement de la princesse A : Le prince part (en bateau) à la recherche de la princesse ; A2 : accompagné d’un ami (Tit-Page). B : (En faisant le guet sur son navire), le fidèle compagnon apprend, par la conversation (avec) des êtres annonciateurs du destin (trois corneilles), les moyens à employer ; B2 : pour échapper à la fureur de (la fée Carabosse, mère de la princesse). III. A : Le fidèle compagnon a appris également par (deux autres) conversations (avec les trois corneilles) ; A2 : les périls qui guettent le prince et la princesse et la façon de les conjurer, mais aussi l’interdiction, sous peine d’être changé en statue de (sel), de dévoiler ces secrets. III. B : Les périls (à déjouer) par le fidèle compagnon sont (d’éloigner la fée Carabosse en soufflant dans un sifflet d’argent) ; B5 : de ne pas accepter une (monture) dangereuse (de lui couper les pattes avec une épée qui coupe à sept lieues), enfin (de tuer la fée Carabosse en la faisant s’assommer contre la fenêtre de la chambre nuptiale). II. C1 : Le prince enlève la princesse, par surprise, sur son navire (en enivrant la fée pour l’empêcher de nuire). III. Les périls déjoués (Tit-Jean éloigne la fée avec son sifflet d’argent ; Tit-Page tue, avec son épée de sept lieues, la jument blanche chargée de revolvers destinés à tuer Tit-Jean.) C : Arrivés sains et saufs, le prince et la princesse se marient. (Le soir des noces, la fée Carabosse, à la recherche de sa fille, s’assomme contre la fenêtre de la chambre nuptiale.) IV. Le serviteur pétrifié A : Le prince, irrité par l’attitude apparemment déraisonnable de son compagnon ; A3 : le somme de s’expliquer. B : Le fidèle compagnon dévoile les raisons de son attitude, mais est changé en (statue de sel) ; B1 : (jusqu’aux genoux, après la première révélation, et tout entier, après la deuxième). V. Le serviteur rendu à la vie A2 : Le prince apprend qu’il peut rendre la vie à son compagnon ; A3 : en le frottant du sang de son enfant. B : Le prince accomplit cet acte (en coupant le cou de son enfant) et la statue revit. C : L’enfant est ressuscité. [3.146.35.203] Project MUSE (2024-04-25 01:20 GMT) Beau Sauvage et autres contes de la Mauricie 209 AIRE D’EXPANSION DU CONTE Le type 516 s’est répandu de l’Inde au Portugal, à travers l’Asie occidentale et 1’Europe2 . Les frères Grimm3 ont donné une version de ce type. Au catalogue des Archives de folklore de l’Université Laval, on trouve 18 versions de langue française du type 516 : 15 d’entre elles ont été enregistrées au Québec et 3 en Acadie. 2. S. THOMSON, The Folktale, p. 112. 3. J. et W. GRIMM, Les Contes, « Jean-le-fid...

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