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XIV. Tit-Jean et les cachettes* C’est avec beaucoup de naturel et de vivacité que madame Guimond, dans sa version intitulée Tit-Jean et les cachettes (conte type AT 329, La Fille du magicien ou Les Cachettes à découvrir), raconte le déroulement d’un concours royal au jeu de cache-cache. Tit-Jean ose défier le roi. L’enjeu est de taille : s’il perd, il sera pendu ; s’il gagne, il épousera la fille du roi. Grâce à son cheval secourable, il réussit par trois fois non seulement à rester introuvable mais encore à découvrir successivement la triple cachette de son adversaire. Ce récit, notre conteuse le tient de monsieur André Lemay, qui lui-même l’avait appris de monsieur Joseph Ayotte, de Saint-Alexis-des-Monts. ÉPISODES ET ÉLÉMENTS DU CONTE (d’après Aarne et Thompsonl ) 1. La tâche A : Un roi assigne à ses concurrents la tâche de se cacher (trois fois) sans se faire découvrir et lui-même doit en faire autant. B : (Grâce au flair merveilleux de son chien, le roi dépiste tous ses adversaires). C : Qui sont pendus à la porte du palais. II. La décision du héros A : Après l’échec de (trois princes), le héros se présente au concours. B : Il reçoit l’aide de son cheval. ∗ C. LEGARÉ, Catalogue des contes populaires de la Mauricie, conte n° 177 recueilli par C. Richard et Y. Boisvert, le 4 juillet 1977. 1. 1. A. AARNE et S. THOMPSON, The Types of the Folktale, p. 120-121. 172 Première partie III. L’accomplissement de la tâche A: (Le héros se cache trois fois avec succès : d’abord, dans la queue de son cheval en se substituant à un crin, ensuite, dans sa gueule en lui servant de remplissage d’une dent creuse, enfin, sous sa patte en prenant la forme d’un clou. Demeuré chaque fois introuvable, le héros découvre ensuite les trois cachettes du roi déguisé d’abord en raisin, ensuite en groseille, enfin en truite.) (Mariage du héros avec la fille du roi) et fin de l’enchantement du cheval merveilleux (dénouement commun au type AT 314). AIRE D’EXPANSION DU CONTE D’après Paul Delarue, le type AT 329 n’est représenté que « par un nombre réduit de versions assez dissemblables, cantonnées presque exclusivement dans la moitié orientale de l’Europe2». Au regard de la France qui ne rapporte qu’une seule version de ce type (le récit d’un conteur du Morbihan, en Basse-Bretagne), le Québec compte 17 versions de langue française, l’Acadie 6 et l’Ontario 2. Marius Barbeau a publié, en 1919, une version qui se rapproche étroitement de notre version mauricienne3 . 2. P. DELARUE, Le Conte populaire français, t. I, p. 345. 3. Voir le Journal of American Folklore, XXXII (1919), p. 123, n° 86, Le Grand Sultan. [3.144.248.24] Project MUSE (2024-04-25 11:57 GMT) Beau Sauvage et autres contes de la Mauricie 173 XIV. Tit-Jean et les cachettes Une fois, c’était un roi, et puis il avait une belle princesse. Il y en avait qui venaient pour lui faire la cour (comme ils disaient dans ce temps-là, dans les contes !) Ils venaient pour lui faire la cour, puis le roi, bien, il les aimait pas tous. Ça fait que toujours le roi jouait à cachette avec eux autres. Il faisait cacher les trois princes qui venaient parler à leur princesse, puis quand il les trouvait, lui, il les faisait pendre à sa porte. (Ça, c’était dans les contes !) Puis le roi, les princes pouvaient pas le trouver. Il avait un chien avec lui. Tit-Jean avait entendu parler de ça. Ça s’était bien parlé, tout ça, que le roi avait une belle princesse à marier, mais il fallait qu’ils jouent à cachette avec le roi pour donner [avoir] sa fille. Si le roi trouvait pas le prince qui était allé là (il se cachait trois fois), s’il le trouvait pas, bien là il était obligé de lui donner sa princesse en mariage, puis la moitié de sa couronne. (Ça doit bien être la moitié de son argent, je crois bien.) En tout cas ! Le roi avait un gros chien qui le suivait tout le temps. Ça fait que quand le prince se cachait...

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