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IV. Tit-l’Ourson* Le conte type AT 301, Les Trois Princesses délivrées, auquel se rattache la version mauricienne Tit-l’Ourson, que madame Guimond dit tenir soit de son père, soit de monsieur Germain Paquin, a pour thème la délivrance de princesses prisonnières dans un monde souterrain. On distingue deux formes différentes de ce type. Dans la forme A, le héros libérateur des princesses, quoique plus jeune que ses frères, se révèle plus compétent qu’eux par sa découverte du voleur des fruits d’or de l’arbre merveilleux. La forme B, qui est celle de notre version, met en scène un libérateur aussi robuste que rusé. Né d’une princesse et d’un ours, il se qualifie très tôt par sa force herculéenne, qui évoque les exploits de Gargantua et sa finesse astucieuse. De fait, notre Tit-l’Ourson québécois, marqué par ses deux diminutifs hypocoristiques et connu en France sous les paronymes de Jean de l’Ours, Jean l’Ours, Jean l’Ourset, s’arme d’une canne de fer de 500 000 livres ! La surenchère sied au conte merveilleux comme le mentionne souvent madame Guimond : « Ah ! ça, c’est rien que dans les contes, hein ! » De leur côté, les conteurs français font aussi manier avec dextérité à Jean de l’Ours une canne de fer de 100 000 livres et même de 100 000 kilos ! La force de Tit-l’Ourson se déploie aussi dans sa lutte contre un lion féroce, un géant et une bête à sept têtes. Par contre, au moment de la délivrance des princesses, le héros a surtout recours à la ruse pour triompher de ses rivaux, Tordeur-de-Merisiers et Batteur-de-Montagnes. ÉLÉMENTS DU CONTE 301B (d’après P. Delarue1) II. La naissance et l’enfance du héros (début du 301B) A3 : (Le héros s’appelle Tit-l’Ourson). B : Il naît d’un ours et d’une femme (une princesse). C : Il a le corps couvert de poils ; C2 : il essaie de déplacer la pierre * C. LEGARÉ, Catalogue des contes populaires de la Mauricie, conte n° 123 recueilli par C. Richard et Y. Boisvert, le 4 août 1976. 1. P. DEI.ARUE, Op. cit., t. I, p. 112-114. 46 Première partie d’entrée, vainement d’abord ; C3 : la remue ; C4 : l’enlève. D : Sa mère l’emmène chez son (grand-père, qui est roi). E : Il va à l’école (deux jours) ; El : bat ses camarades ; E3 : (les) tue ; E4 : bat la (maîtresse) ; E4 : (la) tue. (Le roi condamne le héros à être pendu. Celui-ci refuse la punition.) III. La canne et les compagnons du héros Al : Le héros fait commander (par son grand-père, le roi) un anneau d’un grand poids (500 000 livres, soit 227 273 kilos) ; A5 : (le héros s’en empare en le passant dans son petit doigt). B : Il rencontre et emmène un personnage qui arrache des (merisiers) et en fait des liens (Tordeur-de-Merisiers) ; B1 : un qui frappe l’une contre l’autre deux montagnes pour produire des flammèches (Batteurde-Montagnes). IV. Dans le château hanté A : Les trois compagnons arrivent à un château inhabité ; Al : où tout est prêt pour eux. B : Un reste à la maison, les autres étant à la chasse (à l’orignal, au chevreuil, au lièvre). C : Arrivée de (petits hommes) ; C2 : avec bonnets (rouges). Dl : Ils demandent à manger (de la soupe). E3 : (Devant le refus de Tordeurde-Merisiers), ils le rossent. F : Ils rossent ensuite l’autre compagnon (Batteurde-Montagnes) ; F2 : Le rossé dit à ses compagnons qu’il s’est blessé ; F4 : en allant chercher du bois ; FS : (en dégringolant dans l’escalier). H3 : Le héros découvre l’entrée du monde souterrain après recherche. G : Le héros repousse la demande des intrus (les bonnets rouges) ; G5 : les tue. V. La descente et le séjour dans le monde souterrain A : Descente avec une corde (et panier) ; Al : et sonnette pour appeler. B : Descente des compagnons qui se font remonter avant d’arriver au fond ; Bl : descente du héros. C : Rencontre successive de (trois princesses prisonnières) ; C3 : qui renseignent le héros. D : Celui-ci...

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