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Chapitre VI Les organismes gouvernementaux au niveau provincial La complexité des structures du gouvernement canadien tient au fait que certains domaines de compétence relèvent du niveau fédéral, alors que d’autres sont du ressort du niveau provincial. Il existe des domaines qui relèvent des deux niveaux à la fois : ainsi en est-il de la culture, aussi n’est-il pas toujours facile de déterminer en ce domaine, l’étendue des compétences et des juridictions. Le secteur des subventions aux arts d’interprétation, et plus particulièrement au théâtre, est pris dans cet écheveau de responsabilités que tentent de démêler, chacune pour leur compte, les compagnies artistiques. Notre étude ayant choisi comme angle privilégié d’observation le financement du théâtre québécois, c’est du côté du Québec que nous proposons l’analyse des systèmes de financement de la création théâtrale. 212 Chapitre VI LE MINISTÈRE DES AFFAIRES CULTURELLES Historique C’est en 1961, alors que le Parti libéral de Jean Lesage est au pouvoir, que le Québec décide de créer un ministère des Affaires culturelles chargé « d’affirmer la culture canadienne-française » et de « favoriser l’épanouissement des arts et des lettres au Québec et leur rayonnement à l’extérieur ». Le Québec manifeste ainsi sa volonté de contribuer au développement culturel de la province à défaut d’en être le principal protagoniste. Il s’affirme comme partenaire important décidé à jouer un rôle actif dans la carte géo-artistique de la culture. Cette dernière devient une affaire d’État. Pour ce faire, il faut créer des structures administratives. Une détermination politique crée donc des structures. Le fait culturel français va désormais pouvoir se quantifier et exister politiquement. À cette époque, le premier ministre des Affaires culturelles est Georges- Émile Lapalme. Le Ministère compte 22 personnes (il en compte 847 aujourd’hui) et quelques directions. La Direction générale des arts et des lettres est créée le 1er avril 1963. Le Service du théâtre, fondé très tôt, est confié à ses débuts à Guy Beaulne qui en assume la direction pendant quelques années. Le Ministère compte sous sa juridiction l’Office de la langue française, un Service du Canada français outre frontières et un Conseil des Arts qui disparaît en 19701 . Le Québec souligne ainsi son désir de prendre en main son développement culturel et d’affirmer son indépendance face au gouvernement fédéral. Cette revendication d’une souveraineté en matière culturelle persiste toujours et est l’une des missions du Ministère comme en témoignent certains débats parlementaires à la Chambre des communes à Ottawa.« Nous savons tous que les différentes régions ne sont pas toutes d’accord sur le rôle que devrait jouer le gouvernement fédéral dans le domaine des activités culturelles » faisait observer, en 1982, le député 1. Les ministres qui se succèdent au ministère des Affaires culturelles sont nombreux. Nous en donnons la liste, suivie de la date de leur entrée en fonction : G.-E. Lapalme (1961-1962) ; P. Laporte (1964-1965) ; J.-N. Tremblay (1966-1967) ; F. Cloutier (1970-1971) ; C. Kirkland-Casgrain (1972-1973) ; démission de C. Kirkland-Casgrain ; retour de F. Cloutier la même année ; D. Hardy (1973-1974) ; J.-P. L’Allier (1975-1976) ; L. O’Neil (1976-1977) ; D. Vaugeois (1977-1978) ; C. Richard (1981-1982) ; G. Godin (1985-1986) ; L. Bacon (décembre 1985). [3.21.231.245] Project MUSE (2024-04-26 06:17 GMT) Les organismes gouvernementaux au niveau provincial 213 Hébert devant le Comité permanent aux communications et à la culture à Québec, et il ajoutait : « Le gouvernement québécois est d’avis que le gouvernement fédéral est en train de se mêler de quelque chose qui ne le regarde pas. » D’où la conclusion : « Il faut une clarification des rôles et une définition des limites dans lesquelles la participation fédérale devrait s’exercer en matière culturelle. » Ce à quoi M. Fortier, vice-président du CAC, répondait :« Nous sommes d’avis que le rôle du gouvernement fédéral demeure essentiel, notamment en ce qui concerne la distribution équitable de...

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