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Chapitre V Les organismes gouvernementaux au niveau fédéral Le temps est venu d’accorder aux industries culturelles la place qui leur revient — afin d’en faire l’un des grands secteurs de croissance de notre économie. Nous devons faire preuve du même engagement vis-à-vis des arts, car ils sont, métaphoriquement parlant, la composante« recherche et développement » des industries culturelles et le design industriel. Dans le passé, nous avons souvent considéré les arts et les formes traditionnelles de la culture comme étant des réalités étrangères à la vie économique. Nous commençons maintenant à reconnaître le rôle élargi qu’ils jouent dans la société1 . 1. Notes en vue d’une allocution devant la Commission royale sur l’union et les perspectives de développement au Canada. Discours du 3 novembre 1983. 178 Chapitre V LE MINISTÈRE DES COMMUNICATIONS Créé en 1969, le ministère des Communications est le résultat de la fusion d’unités administratives et de recherche, détachées principalement du ministère des Transports et du ministère de la Défense nationale. Il vise à « donner au gouvernement une meilleure vue d’ensemble des besoins nationaux en télécommunication ». Les programmes culturels proprement dits en sont alors totalement absents. Le Ministère s’affirme dans le secteur de la recherche spatiale et du développement de systèmes de télécommunication par satellite. Le gouvernement réoriente pour ce faire son programme spatial vers la recherche appliquée plutôt que la recherche pure. Aussi à sa fondation, le Ministère lance-t-il la recherche sur les systèmes de communication, l’environnement radioélectrique et l’informatique. La création du Ministère et le pouvoir qui lui est progressivement accordé, révèlent en fait la volonté du gouvernement Trudeau de donner une place prioritaire aux communications dans le développement de l’État. Les préoccupations culturelles viendront ensuite. À cette époque, le responsable du ministère des Communications est Éric William Kierans. Après son mandat qui dure deux ans, plusieurs ministres se succèdent au poste avant qu’une certaine stabilité ne s’installe avec la nomination de David S.H. MacDonald en 1979 et surtout avec celle de Francis Fox en 1980. À ses débuts, ce sont des secrétaires d’État qui occupent, à quelques reprises, la fonction de ministre des Communications, marquant ainsi le transfert de pouvoir qui s’opérera quelques années plus tard. C’est le cas de David S.H. MacDonald sous le gouvernement Clark, et de Francis Fox sous le gouvernement Trudeau. Se succéderont à ce poste depuis la création du ministère : Robert Standbury, Gérard Pelletier, Pierre Juneau, Jeanne Sauvé, David S.H. MacDonald, Francis Fox, Edward Lummely, Marcel Masse, Flora McDonald puis Marcel Masse de nouveau. C’est en 1980, sous le ministère de F. Fox, alors secrétaire d’État et ministre des Communications, que la Direction générale des arts et de la culture (créée en 1972 au sein du Secrétariat d’État), passe au ministère des Communications, élargissant ainsi son mandat. Les principales attributions culturelles, qui étaient jusque-là du ressort du Secrétariat d’État, relèvent désormais de la compétence du ministère des Communications, qui se trouve ainsi doté des principales responsabilités en matière culturelle, devenant en fait un ministère de la [3.144.253.161] Project MUSE (2024-04-26 09:26 GMT) Les organismes gouvernementaux au niveau fédéral 179 Culture et des Communications, même s’il n’en possède que partiellement le titre. Les budgets en matière culturelle deviennent centralisés, en même temps qu’une réorganisation a lieu au sein du Ministère, afin de faire place à la culture. Seuls les programmes de la direction Multiculturalisme2 demeurent du ressort du Secrétariat d’État. Effectué en raison d’un lien étroit évident entre culture et communication, ce changement a un double objet : « d’une part, garantir que la politique des télécommunications tienne bien compte du contenu culturel et des répercussions sur la culture de la technologie des télécommunications ; d’autre part, faire bénéficier le milieu culturel des retombées des progrès techniques ». L’objectif affiché de cette réorganisation est de « faire en sorte que la politique des télécommunications accorde...

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