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Vers une validation empirique des composantes de la culture organisationnelle André SAVOIE En dépit des remarquables travaux de clarification et d’assises conceptuelles et théoriques de Schein (1985, 1983), Allaire et Firsirotu (1984), Smircich (1983) leurs ouvrages de bâtisseurs n’a pas encore entraîné la démarche de validation ou falsification expérimentale qu’ils ont pourtant rendue possible. Comme conséquence de cette double constatation, je me propose trois objectifs dans cette communication : 1) identifier dans la documentation les composantes de la culture organisationnelle, 2) sélectionner celles qui se prêtent à une validation empirique de leur appartenance ou non à la notion de culture organisationnelle, 3) proposer une stratégie de validation empirique. Toutes les écoles de pensée prises en compte, il apparaît que la culture de l’entreprise correspond aux significations et interprétations partagées ou bien aux cognitions partagées ou encore aux artéfacts manifestant et véhiculant cette culture. En d’autres termes, la culture de l’organisation équivaut à ce que les membres d’une organisation « tiennent collectivement pour acquis » et à leur façon commune d’interpréter la réalité, ou bien à leur manière similaire de percevoir les événements, ou encore au pattern comportemental homogène qui émerge de leurs interactions. Et de cette commun alité est sensée découler l’identité persistante de l’organisation à travers le temps de même que sa personnalité distinctive en tant que corps social, en autant que cette culture soit forte et partagée, i.e., qu’il y ait substantielle adhésion de la majorité des membres de l’organisation. L’examen méticuleux de la documentation sur la culture organisationnelle laisse apparaître les liens suivants entre les écoles de pensée, les niveaux de saisie et les composantes de la culture organisationnelle : les principales écoles de pensée dominant la recherche théorique en culture organisationnelle, à savoir les écoles symbolique, cognitive, structuro-fondamentaliste, évoquent des niveaux d’appréhension distincts du concept, niveaux auxquels sont appariées des composantes spécifiques. Voyons en détail ce qu’il en est. Schein (1985) propose une typologie à trois niveaux permettant d’ordonnancer des composantes de la culture organisationnelle sur un double gradient composé de leur accessibilité aux porteurs de culture et de la spécificité de leur signification pour des observateurs externes. Il s’agit des niveaux inconscient, conscient et manifeste. Le niveau inconscient contient des composantes qui se doivent d’être décryptées pour être comprises mais non pas pour être opérantes chez les porteurs de culture. C’est à ce niveau que se situe l’école symbolique pour qui la culture se découvre dans les produits de la pensée, i.e., dans les significations et réflexions partagées par les acteurs sociaux. Ces symboles ne sont accessibles que par une démarche d’élucidation et d’interprétation. Cette démarche met en lumière des postulats implicites ou « tenus pour acquis », spécifiques de nature profonde d’une culture organisationnelle donnée. Au second niveau, appelé cognitif, les composantes de la culture sont disponibles spontanément ou sous légère stimulation à la conscience des porteurs de culture. L’école cognitive conçoit la culture organisationnelle comme un système de connaissances, de normes, de règles agissant à la manière d’un mécanisme de contrôle pour la gouverne du comportement (Geertz, 1973). C’est donc à la découverte du système normatif que convient l’école cognitive, système véhiculé par l’intermédiaire des composantes valeurs, croyances, normes partagées par les membres de l’organisation. Au troisième niveau, appelé manifeste, les composantes sont nombreuses, aisément perceptibles même pour un observateur externe, mais de signification imprécise pour cet observateur (mais non pas pour les acteurs), étant donné le caractère multivoque des artéfacts et expressions concrètes tels les rites/rituels, l’architecture, le langage, etc. 700 André SAVOIE I. PRÉSENTATION DES COMPOSANTES 1.1 Au niveau inconscient Selon Schein (1985), le pattern de postulats de base partagés par les membres d’un groupe représente la composante fondamentale de la culture organisationnelle. Ces postulats « développés par les membres d’un groupe confrontés à des problèmes d’adaptation externe et/ou d’intégration interne ont fonctionné suffisamment bien pour en être considérés valides et transmissibles aux nouveaux membres ». Ces Rapports entre...

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