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La participation dans les établissements d’éducation post-secondaire nuit-elle à l’efficacité de ces établissements ? 1. Introduction Selon les théories administratives appartenant aux courants des relations humaines, de l’approche centrée sur les besoins humains ou du comportement organisationnel , la participation des employés aux prises de décisions qui les concernent devraient contribuer, d’une façon générale, au fonctionnement efficace des organisations et ce, de trois façons (pour une discussion plus nuancée des effets de la participation, nous renvoyons le lecteur à Côté et Tega, 1980 ; Likert, 1961 et 1967 ; Powers et Powers, 1983). 1. La participation des employés aux prises de décisions serait susceptible d’améliorer la qualité des décisions. En effet, la participation favoriserait une plus grande circulation des informations ainsi que l’identification de solutions diversifi ées et appropriées au problème posé. En outre, puisque ceux qui sont concernés par le problème auraient participé à l’analyse et à la solution de celui-ci, la probabilité d’une solution adéquate s’en trouverait augmentée. 2. La participation augmenterait l’intérêt des employés pour la solution des problèmes qui se posent tant en ce qui regarde leur travail lui-même qu’en ce qui regarde l’ensemble de l’organisation et elle faciliterait leur adhésion aux décisions prises. 3. Elle répondrait au besoin fondamental des individus de sentir qu’ils peuvent exercer de l’influence sur leur travail et sur leur environnement et d’éprouver le sentiment qu’ils ont une certaine importance. Ainsi s’entrouverait améliorer leur satisfaction au travail et leur implication dans l’organisation. Ces dernières années, le modèle participatif a reçu une certaine confirmation de la popularité dont jouissent les cercles de qualité et de la littérature populaire portant sur les organisations excellentes ou de qualité. Toutefois, le courant de l’approche situationnelle (ou de la contingence structurelle) apporte certaines nuances à l’utilisation universelle et indifférenciée du modèle participatif et met en relief l’influence des éléments situationnels sur les effets qui en découlent (voir par exemple, Lorsch et Morse, 1974 ; ou l’inventaire de Côté et Tega, 1980). Par ailleurs, dans certaines organisations comme les universités ou les hôpitaux, le modèle participatif se justifie principalement par une façon de comprendre le rôle que doivent y jouer les acteurs qui s’engagent à la poursuite des buts de l’organisation et qui sont considérés comme des professionnels. Dans ce type d’organisation, il existe une conception voulant que les professionnels gardent le contrôle de leur activité professionnelle. Ce pouvoir leur serait reconnu en vertu André BRASSARD 646 ANDRÉ BRASSARD de la complexité de l’activité professionnelle et de l’expertise acquise par le professionnel pour s’habiliter à l’exercer. Il se traduira, d’une façon générale, par une large marge d’autonomie laissée aux professionnels dans l’exercice de leur travail, par une participation directe de ceux-ci aux décisions qui relèvent de leur unité de travail et par la participation par représentants aux décisions de l’ensemble de l’organisation, décisions que l’on préjuge influencer, d’une façon ou d’une autre, leur travail. Or, l’observation du fonctionnement de certaines de ces organisations, par exemple, les organisations universitaires d’enseignement et de recherche, montre que le modèle participatif ne favorise pas nécessairement l’efficacité de ces organisations mais entraîne des effets apparemment contre-productifs qui remettraient en cause un tel modèle. En regard de ce phénomène, l’objectif du présent exposé est 1) de questionner la conception réductrice et limitée des organisations que véhiculent les sciences administratives et qui justifie un modèle de participation dont, dans certaines organisations, les effets sont occasion de remise en cause très sérieuse ; 2) de suggérer qu’une autre façon de concevoir ces organisations et leur configuration pourraient entraîner une autre façon de structurer non seulement la participation mais aussi l’ensemble de ces organisations. Ayant décrit rapidement le modèle participatif d’une organisation universitaire de grande taille et ayant relevé un certain nombre d’effets contre-productifs de la participation observés directement dans cette organisation, j’essaierai d’avancer quelques...

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