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CHAPITRE PREMIER DIMORPHISME SEXUEL© 1978 – Presses de l’ sité du Québec Univer Édifice Le Delta I, 2875, boul. Laurier, bureau 450, Sainte-Foy, Québec G1V 2M2 • Tél. : (418) 657-4399 – www.puq.ca Tiré : Sexologie : perspectives actuelles, André Bergeron et Jean-Pierre Trempe (dir.), ISBN 2-7770-0239-9 • SA088N Tous droits de reproduction, de traduction ou d’adaptation réservés DIFFÉRENCIATION SEXUELLE ENTRE MÂLE ET FEMELLE : SCIENCE, STRATÉGIES ET POLITIQUE Richard Green États-Unis Nous sommes tous mâles ou femelles. À des degrés divers, nous accusons des sentiments, des attitudes, des comportements ayant des connotations masculines ou féminines. Nos fantaisies sexuelles et nos comportements manifestes engagent le mâle ou la femelle, ou les deux à la fois. Pour aller au fond des choses et bien comprendre un comportement particulier, une recherche qui se veut scientifique est-elle importante ? La recherche courante dans la différenciation sexuelle implique un grand nombre de savants des deux sexes et recourt à tout un arsenal d’appareils de plus en plus sophistiqués. Il faut regretter que le sujet se soit en même temps politisé et que la recherche objective soit trop souvent compromise par une rhétorique émotionnelle. La différenciation entre mâles et femelles continue de dérouter les représentants de plusieurs écoles scientifiques et de mettre en rogne les tenants de diverses allégeances politiques. La guerre à l’ignorance est poursuivie par des combattants au nombre desquels figurent les endocrinologistes, les psychologues-thérapeutes, les psychiatres, les anthropologues, les psychologues du développement et les sociologues. Le point noir dans cet effort concerté est que les alliés ont du mal à se regrouper et confondent souvent amis et ennemis. Aucune stratégie n’est coordonnée, et une cinquième colonne est venue fausser les données objectives d’une recherche déjà bien amorcée. On se bat, alors qu’il n’y a pas lieu de le faire ; pas de trêve en vue et pas de Kissinger pour faire la navette entre les adversaires et tenter de les mettre d’accord.© 1978 – Presses de l’ sité du Québec Univer Édifice Le Delta I, 2875, boul. Laurier, bureau 450, Sainte-Foy, Québec G1V 2M2 • Tél. : (418) 657-4399 – www.puq.ca Tiré : Sexologie : perspectives actuelles, André Bergeron et Jean-Pierre Trempe (dir.), ISBN 2-7770-0239-9 • SA088N Tous droits de reproduction, de traduction ou d’adaptation réservés 58 dimorphisme sexuel LES ARMÉES Quels sont les dispositifs de bataille de tous ces combattants ? Prenons d’abord les neuro-endocrinologistes. Les mers, champ de leurs activités, sont le liquide amniotique et le plasma foetal. Ils mesurent le taux des stéroïdes sexuels, polluent les eaux à grand renfort d’hormones, puis attendent sagement les résultats éloignés de leur stratégie. Souvent, la nature vient à la rescousse et fait pour eux le plus gros du travail ; Young, Goy et Phoenix (1964) sont leurs représentants attitrés. Exposer la guenon fécondée du rhésus à de fortes doses de proprionate de testostérone (hormone mâle) et en observer les effets sur les rejetons femelles fait partie de leur stratégie. Le résultat en est que les jeunes femelles ainsi exposées se comportent plutôt comme des jeunes mâles ; elles participent davantage à des jeux robustes et ce comportement leur a valu le surnom "garçonnière" (tomboy) ce qui permet de supputer la possibilité d’une influence prénatale sur le système nerveux central ayant un effet postnatal permanent sur les comportements mâles ou femelles. La correspondance de cette recherche chez l’être humain est bien connue ; c’est en fait le syndrome virilisant adrénocortical féminin. Les fœtus femelles au cours de la grossesse en présence de ce syndrome sont exposés à des niveaux élevés d’androgène sécrété par la capsule surrénale sous l’influence d’un métabolisme congénital aberrant. Ces femelles affichent des comportements spéciaux dès leur enfance. Comme les rejetons du rhésus soumis aux mêmes avatars, elles sont plus garçonnières et athlétiques que leurs soeurs, ne s’intéressent guère aux poupées, d’où le surnom mérité. Il appert donc que le niveau prénatal androgénique influe sur le développement du système nerveux central de certains sujets avec...

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