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CHAPITRE PREMIER DIMORPHISME SEXUEL© 1978 – Presses de l’ sité du Québec Univer Édifice Le Delta I, 2875, boul. Laurier, bureau 450, Sainte-Foy, Québec G1V 2M2 • Tél. : (418) 657-4399 – www.puq.ca Tiré : Sexologie : perspectives actuelles, André Bergeron et Jean-Pierre Trempe (dir.), ISBN 2-7770-0239-9 • SA088N Tous droits de reproduction, de traduction ou d’adaptation réservés L’IMAGINAIRE ÉROTIQUE DE LA FEMME Claude Crépault, Georges Abraham, Robert Porto et Marcel Couture INTRODUCTION La sexualité peut nous apparaître comme une entité parmi celles les plus enracinées dans la notion de réel. Elle se réfère à des formes corporelles qui caractérisent, d’une façon précise, la différence du sexe ; elle se fonde sur des mécanismes physiologiques élaborés ; elle se nourrit essentiellement d’une réalité relationnelle qui lui confère sa dimension sociologique. Et cependant c’est dans le domaine de la sexualité que l’imaginaire trouve une de ses sources les plus consistantes et qu’il assume même le rôle de fonction complémentaire indispensable. Nous ne connaissons pas de centres cérébraux spécifiques à la production de l’imaginaire et nous ne savons pas non plus par quels mécanismes neurophysiologiques bien déterminés l’imaginaire prend forme. Jusqu’à présent, nous avons eu tendance à lier l’imaginaire surtout à l’activité cérébrale sous-corticale et à le mettre en relation avec les aspects irrationnels de notre vie psychique. À beaucoup d’égards, nous l’avons aussi estimé comme étant une partie de notre vie psychique moins raffinée que l’activité rationnelle de la pensée. Il semblerait que certains sujets aient, davantage que d’autres, une orientation et une capacité quant à une abondante activité imaginaire. Cela pourrait être rattaché soit à des possibilités créatrices, particulières à ces sujets, soit tout simplement à une attitude spécifique de leur personnalité, comme par exemple une tendance à l’introversion. Il existe aussi une augmentation éventuelle de l’activité de© 1978 – Presses de l’ sité du Québec Univer Édifice Le Delta I, 2875, boul. Laurier, bureau 450, Sainte-Foy, Québec G1V 2M2 • Tél. : (418) 657-4399 – www.puq.ca Tiré : Sexologie : perspectives actuelles, André Bergeron et Jean-Pierre Trempe (dir.), ISBN 2-7770-0239-9 • SA088N Tous droits de reproduction, de traduction ou d’adaptation réservés 72 comportement et fantaisies érotiques l’imaginaire dans des circonstances qui sont dominées par une diminution d’intérêt pour la réalité extérieure ou sous l’influence de drogues,. Une réduction de la capacité à évoquer des fantaisies a été attribuée aux malades psychosomatiques et également à certains caractériels antisociaux. Il est difficile, par contre, de considérer l’activité délirante et les phénomènes hallucinatoires comme une pure production intensifiée de l’imaginaire. Dans le cadre de l’imaginaire, nous parlons de fantasmes au lieu de fantaisies quand l’ensemble des images mentales est davantage organisé. Le fantasme, en somme, dispose d’une sorte de scénario plus structuré que la simple fantaisie. D’après la pensée psychanalytique, les fantasmes trouveraient leur origine fondamentale dans un état infantile de frustration : il s’agirait, autrement dit, de suppléer à un manque, à une insatisfaction dans la réalité. Ce manque serait provoqué au commencement par l’absence de la mère. Vu de la sorte, le fantasme se présenterait comme un phénomène secondaire, au lieu de posséder une origine automatique et autonome. Nous ne savons pas par ailleurs si l’imaginaire se constitue déjà dans les premiers moments de la vie ou s’il nécessite une contribution de souvenirs, s’il a besoin de la mémoire. L’imaginaire pourrait toutefois représenter un moyen important dans la perception du réel, au lieu de n’être que le résultat passif de l’impact du réel sur l’individu. Selon Freud, il existerait des fantasmes spéciaux qu’il appelle originaires et qui auraient la valeur de véritables empreintes de l’histoire psychologique de l’espèce sur la vie de l’individu : des fantasmes comme celui relatif au colt parental ou à la castration. Un concept semblable se retrouve chez Jung avec sa notion d’archétype. Il y aurait donc un imaginaire collectif — ce qui nous confronte au problème de la proportion des éléments innés et...

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