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ANNEXE I L’ÉCOLOGIE, SCIENCE DES ÉCOSYSTÈMES 1866 : un biologiste allemand, du nom de Ernst Haeckel, forge le mot « écologie », du mot oïkos (habitat) et logos (science). C’est- à-dire, la science de l’habitat, mais au sens d’habitat naturel. Ou, si l’on préfère, c’est la science qui étudie l’ensemble des relations entre les êtres vivants et leur milieu. Dès le départ, l’écologie n’est pas à proprement parler une nouvelle science, mais plutôt une nouvelle approche scientifique, ou une science de synthèse : une nouvelle façon de considérer les connaissances de plusieurs disciplines compartimentées, comme la biologie animale ou végétale, la chimie, la géographie du globe. Elle relie et cimente ces connaissances. C’est, en quelque sorte, une« science-toiture ». Aujourd’hui, à peine cent ans plus tard, le mot « écologie » s’étale à pleines pages dans les quotidiens, émaille nos conversations de salons mondains ou de tavernes. On peut dire qu’il est devenu familier, envahissant, mais aussi galvaudé. Ce n’est peut-être pas mauvais signe, bien au contraire, mais il n’est pas inutile de rappeler qu’au départ l’écologie, c’est une science, la science des écosystèmes. 242 UN PARADIS DE LA POLLUTION En effet, ce ne sont pas les termes de « nature » ou d’« environnement », vagues et susceptibles de camoufler bien des escroqueries, qui sont la clé de l’écologie, mais plutôt celui d’écosystème. De quoi s’agit-il ? Un écosystème est l’ensemble, relativement homogène et bien délimité — nous reviendrons sur ces qualificatifs — des relations liant les espèces vivantes entre elles et au monde où elles habitent. Un lac, une forêt, une zone climatique, ou bien une partie d’intestin avec ses bactéries peuvent constituer des exemples d’écosystèmes. On voit que cette notion n’attache pas beaucoup d’importance à l’échelle de grandeur, mais plus au fonctionnement. Lorsqu’on est en présence d’une entité vivante caractérisée et qui fonctionne de façon (relativement) autonome, on a un écosystème. Ainsi les écosystèmes peuvent être simplement juxtaposés ou bien s’emboîter les uns dans les autres, à la manière des poupées russes. L’écosystème d’un lac au Québec peut faire partie, par exemple, d’un écosystème d’une zone climatique (les spécialistes disent un biome) déterminée. Au niveau supérieur, la Terre elle-même forme un système écologique ou écosphère. Celle-ci est principalement caractérisée par cette mince pellicule où peut se dérouler la vie, qu’on nomme la biosphère. Au passage, une remarque très importante : les écologistes ont emprunté aux physiciens le mot « système » et ce n’est pas un hasard. Il y a plus qu’une analogie de forme entre un écosystème et une machine à vapeur, par exemple. Ces deux systèmes ont l’énergie comme principe de fonctionnement commun, et ils sont soumis tous les deux aux lois générales de l’énergétique, ou thermodynamique. Tout écosystème a besoin d’une source d’énergie. C’est le flux de l’énergie solaire, principe même de la vie, qui le lui fournit et ce sont les échanges d’énergie qui caractérisent un écosystème. Il est vrai, doit-on ajouter, que les systèmes vivants possèdent en plus des modes particuliers de régulation, mais l’énergie est le principe au coeur des écosystèmes. C’est un point fondamental à garder en mémoire. [18.117.196.217] Project MUSE (2024-04-24 22:08 GMT) L’ÉCOLOGIE, SCIENCE DES ÉCOSYSTÈMES 243 Pour en savoir plus Avant d’aller plus loin dans cette brève présentation de la science écologique, j’aimerais faire un aveu nécessaire d’humilité. Je ne fais que reprendre ici les notions fondamentales développées par des écologistes, et mon texte ne pêchera certainement pas par excès d’originalité. Je dois donc référer tout de suite celles et ceux qui voudraient en savoir plus sur cette science aux écrits de ces chercheurs qui sont les pionniers ou les maîtres actuels de l’écologie. Pour ma part, en tant que non-spécialiste, j’ai trouvé l’initiation la plus passionnante, tout en étant relativement complète, dans un livre...

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