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Chapitre 4 La compétitivité de l’économie québécoise I La taille du marché québécois et du marché canadien nécessite que les entreprises qui y œuvrent, puissent exporter pour profiter des économies d’échelle reliées à un niveau élevé de production. Dans les années à venir, la croissance de ces marchés étant ralentie par la faiblesse de l’augmentation de la population, la progression des exportations deviendra alors un facteur influençant encore plus la croissance économique. De plus, pris dans le tourbillon de la concurrence internationale, si les entreprises sont incapables d’exporter à cause de leur manque de compétitivité, il est à peu près sûr qu’elles perdront aussi du terrain sur leur marché national. À la lumière de l’évolution de la richesse du Canada par rapport aux autres économies industrialisées, depuis quelques années, il est permis de douter de sa capacité de résister à la montée de la concurrence. Ainsi, le niveau de vie des citoyens canadiens, en tenant compte du pouvoir d’achat du dollar canadien, se situe encore au deuxième rang, derrière les États-Unis, mais celui-ci a augmenté moins vite que ceux de la plupart des pays de l’OCDE, comme le montre le graphique 5. En ne tenant pas compte du pouvoir d’achat des monnaies, les PIB per capita du Danemark, de la Suède, du Japon et de l’Allemagne dépassent maintenant celui du Canada, alors qu’ils en étaient très loin il y a vingt ou trente ans. C’est essentiellement au faible coût de ses 64 Chapitre 4 [3.17.154.171] Project MUSE (2024-04-20 03:03 GMT) La compétitivité de l’économie québécoise 65 ressources naturelles et de l’habitation que les Canadiens et les Québécois doivent l’avantage d’avoir encore un des niveaux de vie le plus élevé au monde. Plusieurs facteurs peuvent entrer en ligne de compte pour expliquer que le Canada et le Québec aient fait moins bien que les autres dans l’amélioration de leur niveau de vie. Ainsi, au départ, ils partaient avec un niveau de vie plus élevé, donc plus difficile à améliorer ; la croissance de la population ayant été plus forte au Canada que dans la plupart des pays développés, à croissance économique égale, le PIB per capita augmente donc moins vite. Mais la détérioration de leur compétitivité a joué un rôle déterminant. II La valeur du dollar canadien : un enjeu important, à court terme, pour la compétitivité de l’économie québécoise À court terme, il peut être difficile de changer radicalement le niveau de compétitivité de l’économie québécoise, autrement que par le biais d’une variation de la valeur du dollar canadien par rapport aux autres devises. Celle-ci, au cours des quinze dernières années, a beaucoup fluctué, au rythme de la performance de l’économie canadienne et de la politique conjoncturelle de la Banque du Canada. En 1976, le dollar canadien s’échangeait au pair contre le dollar américain. Il baissa ensuite jusqu’à 0,80 $ US au début des années 1980. À la suite du relâchement des taux d’intérêt, après la récession, il baissa jusqu’à 0,70 $ US, stimulant ainsi les exportations. La bonne performance de l’économie canadienne, par rapport à l’économie américaine, et le retour des taux d’intérêt élevés, ramena le dollar à 85 $ US, en octobre 1989, niveau beaucoup plus élevé que celui que justifierait la compétitivité de l’économie canadienne. Lors d’une enquête de l’Association des manufacturiers canadiens auprès de ses membres1 , en 1988, 67 % des répondants estimaient qu’un dollar canadien à 0,85 $ US conduisait à un désavantage compétitif important ; ce pourcentage était de 36 % pour un dollar canadien valant 0,83 $ US. Et ces taux ne tiennent pas compte du fait que plusieurs des répondants ne sont pas des exportateurs et sont donc 1. Tiré de : Association des manufacturiers canadiens, The Aggressive Economy : Daring to Compete, Toronto, juin 1989, p. 6-3. 66 Chapitre 4 peu touchés par les variations du dollar. Pour illustrer l’effet de la valeur du dollar sur la compétitivité de l’économie québécoise, mentionnons simplement que chaque hausse d’un cent du dollar...

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