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CHAPITRE PREMIER LE DIMORPHISME SEXUEL 1. La différenciation anatomo-physiologique Le dimorphisme sexuel est un phénomène très général dans le monde animal. Chez la plupart des espèces pluricellulaires, on le constate tout d’abord dans la constitution anatomique et histologique des glandes génitales. C’est ce qu’on appelle les caractères sexuels primaires. À ceux-ci, s’ajoute une série plus ou moins importante d’éléments somatiques extragénitaux désignés sous le nom de caractères sexuels secondaires. Dans la lignée des vertébrés, le mâle et la femelle sont habituellement distincts du point de vue somatique. Dans certaines espèces, le dimorphisme sexuel est si prononcé qu’il a certaines fois conduit les zoologistes à décrire le mâle et la femelle sous des noms différents. Chez les poissons, il se traduit dans de nombreuses espèces par des variations de taille, de coloration, de forme des nageoires. Ceci est particulièrement apparent lors de la période de reproduction. Chez les reptiles, les différences somatiques entre les sexes sont habituellement très peu marquées. Chez les oiseaux, le mâle est souvent de plus grande taille et possède un plumage plus brillant que la femelle. Dans plusieurs espèces, comme chez le pigeon et le canari par exemple, il est toutefois à peu près impossible de distinguer le mâle de la femelle. Chez les mammifères inférieurs, les différences somatiques entre les sexes sont parfois très minimes. Dans certaines espèces, seuls le tractus génital et les organes génitaux externes permettent de distinguer le mâle de la femelle. C’est le cas par exemple de la plupart des animaux domestiques (chien, chat, lapin, cobaye, etc.). Dans d’autres espèces, il existe néanmoins une différence staturale importante entre le mâle et la femelle. En général, les mammifères mâles ont une plus grande taille que les femelles. De plus, ils ont la tête, le cou et la poitrine plus larges, le bassin plus étroit, les muscles plus forts et plus saillants. Chez les primates subhumains, le mâle est habituellement de plus 6 LA SEXUALITE HUMAINE grande taille que la femelle. Toutefois, il existe des exceptions à la règle. Chez le gibbon par exemple, la femelle a environ la même taille que le mâle (Campbell, 1974). Chez la grande majorité des singes adultes, le mâle se différencie aussi de la femelle par ses canines plus développées. Il est permis de penser que les distinctions sexuelles somatiques que l’on retrouve dans la plupart des espèces animales ont un caractère téléonomique. Elles favorisent la reconnaissance entre les sexes d’une même espèce et permettent ainsi d’éviter le croisement interspécifique et l’hybridationl . Ceci expliquerait d’ailleurs pourquoi les différences somatiques entre les sexes sont généralement plus prononcées lors de la période de reproduction. Chez l’humain, le dimorphisme sexuel se retrouve tant au niveau du système génital qu’extra-génital. Voyons sommairement comment se fait l’acquisition de cette morphologie différentielle. Ontogenèse du dimorphisme sexuel humain Il n’y a pas si longtemps encore, on connaissait très peu de chose quant au développement ontogénique du dimorphisme sexuel humain. Grâce aux récents progrès de la génétique et surtout de l’endocrinologie, nous sommes maintenant en mesure de mieux identifier les différentes étapes de la différenciation sexuelle ainsi que ses facteurs déterminants. Le développement sexuel de l’individu commence dès le moment de la fécondation et se réalise par une série d’inductions successives. La première différenciation sexuelle apparaît dès la fécondation. L’œuf fécondé est porteur soit d’un sexe homogamétique (xx) soit d’un sexe hétérogamétique (xy). Dans le premier cas, le sexe génétique est de type femelle alors que dans le second cas, il est de type mâle2 . C’est le sexe génétique qui, selon toute évidence, est responsable de la seconde différenciation sexuelle, en l’occurrence la différenciation gonadique. Si le sexe génétique est hétérogamétique (xy), la gonade jusqu’alors indifférenci...

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