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CONCLUSION Sous influence? Vraiment? Comme bien d’autres, le Québec échappe difficilement à l’influence qu’exercent les États-Unis d’Amérique. Que ce soit sur les plans politique, militaire, économique ou culturel, les Américains sont, en quelque sorte, les grands maîtres du jeu. Au Canada et au Québec, cet ascendant s’exerce de façon particulièrement marquée en raison des proximités géographique, linguistique et culturelle entre les deux pays. La métaphore de l’éléphant employée dans les années 1970 par le premier ministre du Canada à cette époque, monsieur Pierre Elliott Trudeau, pour décrire les relations entre le Canada et les États-Unis semble plus pertinente que jamais: «Living next to you is in some ways like sleeping with an elephant. No matter how friendly and even-tempered is the beast… one is affected by every twitch and grunt1.» Les États-Unis exercent un ascendant certain sur notre cinéma, notre télévision et nos médias d’information. Cette ascendant s’exerce de différentes manières. Notre cinéma, notre télévision et nos médias d’information sont-ils sous influence pour autant? La plupart des acteurs et des observateurs réunis lors de Born in the U.S.A.: les médias québécois sous influence? s’entendent pour dire que le Québec a été influencé par les États-Unis. Mais le Québec serait aussi influencé par l’Europe, notamment par son cinéma, et par les productions Monde qui viennent de différents pays. 1. . 144 Les médias québécois sous influence? Malgré ces différentes influences, le Québec, a-t-on estimé, a su développer au fil du temps une prise de parole et une manière de faire bien à lui. Notre propre américanité, aussi, ne peut être mise en doute et il est bien inutile de la contester. Nous avons également été en mesure de tirer notre épingle du jeu. Les Québécois préfèrent à toute autre chose, y compris les productions américaines, leur télévision et leur cinéma. Il existe suffisamment de manifestations de notre savoir-faire et de notre génie créatif pour mettre en doute l’idée d’une homogénéisation culturelle américaine de la planète. Le Canadien Kiefer Sutherland, qui interprète Jack Bauer dans 24 heures chrono, Céline Dion, qui entonne le God Bless America, et le Cirque du Soleil à Las Vegas sont assurément des exemples probants de cette autre influence, la nôtre. De l’avis de nombreux acteurs et observateurs, le Canada et le Québec ont surtout l’obligation de veiller au développement d’une culture du cru en permettant aux créateurs de concevoir, de produire et de diffuser. Pour contrer un ascendant éhonté, peu importe son origine, les nations peuvent maintenant recourir aux modalités de la Convention sur la protection et la promotion de la diversité des expressions culturelles de l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO). Ils peuvent aussi accroître leur maîtrise des nouvelles technologies de communication pour parfaire la réception ou la diffusion d’œuvres internationales. Cela étant dit, il faudra demeurer aux aguets et veiller d’autant à l’évolution et au mouvement parfois brusque de l’éléphant américain ou de l’éléphant monde pour assurer la pérennité de notre originalité. Yves Théorêt [3.144.212.145] Project MUSE (2024-04-23 20:06 GMT) ...

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