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1© 2009 – Presses de l’Université du Québec Édifice Le Delta I, 2875, boul. Laurier, bureau 450, Québec, Québec G1V 2M2 • Tél.: (418) 657-4399 – www.puq.ca Tiré de: Pour une approche intégrée en santé, J.-C. Magny, G. Harvey, Y. Lévesque, D. Kieffer, A. Taillefer et D. Fournier, ISBN 978-2-7605-1589-5 • G1589N Tous droits de reproduction, de traduction et d’adaptation réservés C H A P I T R E NOUVEAU REGARD SUR LE CONCEPT DE SANTÉ Jean-Claude MAGNY Professeur invité au Département de kinanthropologie Université du Québec à Montréal (UQAM) Membre du Groupe de recherche en approche intégrée en santé (GRAIS-UQAM) Depuis les années 1970, on observe un peu partout dans le monde un intérêt grandissant pour les médecines dites alternatives et complémentaires (MAC), aussi qualifiées de «populaires», «douces», «naturelles»,«différentes» ou «parallèles». Dans un document de travail portant sur la stratégie à adopter pour une éventuelle intégration de ces autres médecines, l’Organisation mondiale de la santé (OMS, 2002) privilégie l’expression de «médecines traditionnelles » (MT) lorsqu’elle parle des approches en santé propres à une nation ou à un peuple en particulier, comme c’est le cas de la médecine traditionnelle chinoise, ayurvédique de l’Inde ou amérindienne des Premières Nations de l’Amérique du Nord. Tandis qu’elle utilise l’expression «médecines non conventionnelles» (MNC) pour les autres formes de MAC dont l’origine n’est pas propre à un peuple (p. ex., la naturopathie, l’homéopathie , etc.) 2 Pour une approche intégrée en santé© 2009 – Presses de l’Université du Québec Édifice Le Delta I, 2875, boul. Laurier, bureau 450, Québec, Québec G1V 2M2 • Tél.: (418) 657-4399 – www.puq.ca Tiré de: Pour une approche intégrée en santé, J.-C. Magny, G. Harvey, Y. Lévesque, D. Kieffer, A. Taillefer et D. Fournier, ISBN 978-2-7605-1589-5 • G1589N Tous droits de reproduction, de traduction et d’adaptation réservés L’usage des «médecines traditionnelles», selon l’OMS, se limite à ces pays où la population leur réserve une place assez importante pour se soigner. Pour ce qui est des pays occidentaux, il y est plutôt question des MNC ou médecines alternatives et complémentaires (MAC) qui sont en quelque sorte un amalgame de différents concepts découlant des médecines traditionnelles et de la médecine officielle. On peut dire qu’en Occident l’usage des MAC se fait de façon plus ou moins officielle, en marge des lois régissant la pratique médicale officielle courante. Cet intérêt croissant pour ces façons différentes de soigner semble s’inscrire dans un vaste mouvement qu’on ne peut plus qualifier de marginal . En effet, selon une étude faite par l’INRS-Culture et Société (Baril et Laplante, 1997), cet engouement exprime une certaine insatisfaction face à la médecine officielle, à laquelle on reproche une approche déshumanisante à vision matérialiste et analytique qui robotise, compartimente l’organisme humain. Enfin, une médecine, dont les traitements entraînent souvent des effets secondaires nuisibles. Le moins que l’on puisse dire, c’est que ce mouvement en faveur tant des médecines traditionnelles (MT) que des médecines alternatives et complémentaires (MAC) commence à modifier de façon significative les habitudes de consommation de soins de santé, des populations. On assiste en quelque sorte à l’émergence non pas d’une médecine à deux vitesses, publique et privée, mais d’une médecine conventionnelle officielle et d’une médecine non conventionnelle, plus ou moins tolérée. Un des indicateurs de ce changement, c’est que de plus en plus de gens consultent à la fois les médecins officiels et les praticiens du réseau alternatif et complémentaire en santé. Malheureusement, chacun de ces intervenants traite les problèmes de santé en vase clos, selon des conceptions et interventions complètement différentes d’une approche à l’autre. C’est pourquoi, aux quatre coins de la planète, décideurs et professionnels de la santé se penchent de plus en plus sur l’intégration de ces pratiques et sur les questions d’innocuité, d’efficacité et de disponibilité de toutes ces autres médecines, lesquelles sont plus ou...

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