Concertation et partenariat: Entre levier et piège du développement des communautés

6. Processus et exigences de la concertation, du partenariat et du développement des communautés

6 6 Processus et exigences de la concertation, du partenariat et du développement des communautés La concertation, le partenariat et le développement des communautés impliquent des processus de réalisation complexes qui doivent s’adapter aux spécificités et aux conditions particulières de chaque situation ou terrain d’application. Il n’y a donc pas de méthodologie unique et universelle, mais des balises ou lignes directrices, ainsi que des exigences généralement reconnues comme 92 Concertation et partenariat hautement favorables au succès de ces pratiques. Nous en explorons les contours en indiquant les références pertinentes à une étude plus approfondie. LA CONCERTATION La concertation est un processus collectif de coordination basé sur une mise en relation structurée et durable entre des acteurs sociaux autonomes qui acceptent de partager de l’information, de discuter de problèmes ou d’enjeux spécifiques (par problématique ou par territoire) afin de convenir d’objectifs communs et d’actions susceptibles de les engager ou non dans des partenariats. Les processus méthodologiques relatifs à la concertation ont fait l’objet de plusieurs publications que nous présentons dans la section Pour en savoir plus ci-dessous. Les principes et conditions de succès de la concertation, identifiés dans la littérature, se recoupent et nous retenons la synthèse suivante (encadré de la page suivante). Dans la concertation, comme le notent Rondeau et al. (2000, p. 47), le consensus ou l’unanimité n’est pas une fin en soi dans les prises de décision. Il n’est pas requis, ni même souhaitable que tous soient d’accord sur tout. L’important c’est la qualité de la démocratie délibérative qui permet que les questions soient débattues sur le fond et que chacun s’exprime. Par la suite, il faut décider et il est normal que tous ne soient pas d’accord. Cela ne doit pas être considéré comme un échec mais plutôt comme une manifestation du processus démocratique. De plus, parmi les conditions stratégiques de réussite de la concertation, la circulation de l’information est une clé essentielle. Comme le souligne (Lachapelle, 2004, p. 14), sans une démarche de concertation, plus la transparence est grande, plus les compromis ou les consensus ont de chances d’être significatifs. Or, dans les rapports de pouvoir , la transparence ne se décrète pas et ne s’impose pas Processus et exigences 93 Conditions opérationnelles favorables à la concertation – Réunir les acteurs pertinents au problème ou à la question ciblée, et dont les représentants ont un niveau de pouvoir comparable dans leur organisation. – Faire participer et mettre à contribution les personnes et groupes concernés par le problème. – Disposer d’un leadership démocratique et efficace, ainsi que d’un soutien professionnel et technique adéquat (animation des réunions, procès-verbaux et convocations, recherche, etc.). – Réaliser collectivement l’analyse de la problématique ainsi que l’exploration et le choix des objectifs ou solutions à mettre en œuvre. – Pour ce faire, s’assurer que tous les participants ont un niveau d’information et de compréhension suffisant et tenir compte des situations particulières en offrant un soutien spécifique. – Se rappeler que les intérêts en présence peuvent être contradictoires ou conflictuels. – Se rappeler que la satisfaction d’intérêts personnels ou organisationnels est importante, que chaque acteur doit pouvoir en tirer quelques avantages. – Respecter l’identité de chaque participant, et accepter leurs différences, leurs missions, ainsi que leurs limites. – Reconnaître à chaque acteur ce qui lui revient, sa contribution et son apport, en relation avec ses moyens et ses ressources. – S’assurer que chaque acteur ait le sentiment d’être écouté et de pouvoir influencer les décisions. – Tenir compte des autres processus et instances de concertation (thématique ou territoriale) dans l’environnement. – Limiter le nombre d’objectifs et résumer l’enjeu central en quelques grandes questions. – Parmi les objectifs retenus, en fixer qui soient réalisables à court et moyen terme et qui constituent des gains concrets permettant de développer la confiance dans la concertation et la perspective de réalisations plus importantes. – Revenir souvent en cours de démarche sur les objectifs et l’enjeu...