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Conclusion et recommandations Les recherches principales sur lesquelles s’appuie ce livre se sont échelonnées sur quatre ou cinq ans. Elles nous ont permis de rencontrer des acteurs déterminants dans le secteur de l’hébergement pour les personnes âgées au Québec, surtout les principaux concernés, soit les résidents âgés. Le regard que nous portions sur la vie en hébergement et sur les personnes hébergées s’en est trouvé modifié. D’entrée de jeu, nous annoncions vouloir prendre une autre posture et déconstruire les représentations dominantes; c’est-à-dire celles d’un domicile idéalisé et d’une entrée en hébergement synonyme d’échec et de déchéance. En guise de conclusion, nous souhaitons mettre en évidence ce que nous considérons comme les points saillants de nos travaux, en prenant soin de définir les pistes d’intervention et d’action qu’ils suggèrent. Que retenir de cette trajectoire de recherche? 1. MILIEUX DE VIE, PARCOURS IDENTITAIRES ET APPROCHE BIOGRAPHIQUE. DONNER LA PAROLE ET ÉCOUTER LES AÎNÉS DU GRAND ÂGE. Les entrevues et les analyses réalisées dans le cadre de ce projet de recherche permettent de remettre en question, ou du moins de nuancer, les idées préconçues et les stéréotypes âgistes qui circulent au sujet des milieux d’hébergement et de leurs résidents. De façon 136 Vieillir en milieu d’hébergement générale, les aînés que nous avons rencontrés nous sont apparus vulnérables, certes, mais pas misérables et surtout humainement riches et passionnants. C’est avec simplicité, humour et retenue qu’ils nous ont raconté leur quotidien et leur philosophie de vie. Nous nous sentons privilégiées d’avoir eu accès à des citoyens du grand âge, qui ont accepté de partager avec nous leur expérience et leur perception de l’hébergement, et un peu de ce qu’ils sont. Il y a une expressivité propre aux gens du grand âge. En effet, on ne se décrit pas, on ne définit pas son identité à 85 ou 95 ans de la même façon qu’on le ferait à d’autres périodes de sa vie. Comme Olazabal (2007) l’a observé dans le cadre de ses travaux auprès des aînés de la communauté juive de Montréal, «les octogénaires ne s’expriment pas uniquement en tant que personnes âgées, mais en tant que sujets de l’histoire, conférant du coup à leur narrativité un aspect heuristique qui va au-delà du fait d’être une expérience énoncée par des vieux». D’ailleurs, les participants à cette étude ont démontré un vif intérêt à raconter leur passé, l’époque dans laquelle ils ont évolué. Les entrevues que nous avons menées nous ont confirmé à quel point la réminiscence de la vie passée est importante pour les aînés et à quel point la participation à des activités de type autobiographique peut être signifiante pour eux. Nous croyons sincèrement que les pratiques de type récits de vie ou ateliers d’écriture devraient être implantées dans les milieux d’hébergement, avec bien entendu un accompagnement et un encadrement adaptés aux capacités et aux limites des résidents. De telles activités permettraient aux personnes âgées de faire un retour sur leur vécu et de reconstruire le sens de leur expérience. Elles vont dans le sens de l’empowerment des résidents et viendraient aussi faire obstacle à la routine des milieux d’hébergement et à l’ennui dont nous ont beaucoup parlé les répondants . Bien que cette routine soit source de sécurité pour certains, elle engendre une passivité qui tend à limiter la liberté de pensée et de parole. Il devient essentiel de créer des lieux, des espaces de réappropriation de l’identité et de l’histoire des résidents. Certains CHSLD ont déjà innové en développant de courts récits biographiques , notamment pour les résidents ayant des déficits cognitifs [3.144.17.45] Project MUSE (2024-04-26 02:08 GMT) Conclusion et recommandations 137 sévères. Ces initiatives contribuent à redonner une certaine dignité aux résidents tout en sensibilisant le personnel à l’importante trajectoire de vie des aînés. Les analyses...

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