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CHAPITRE 9© 2007 – Presses de l’Université du Québec Animer un Forum territorial permanent La troisième composante proposée dans le cadre du nécessaire projet de collectivité régionale 2025 pour le Saguenay–Lac-Saint-Jean concerne les modalités d’organisation territoriale que certains analystes traduisent par le terme « gouvernance ». Au regard de la politique publique historiquement appliquée dans cette région, nous croyons plus approprié d’utiliser le terme « planification », car la région possède déjà une longue tradition et une praxis relativement riche dans la planification globale de son territoire. En effet, mis à part la présence autochtone historique qui fut clairement accompagn ée de vision, de stratégies, d’interaction et de prises de décisions à propos du« pays de Saguenay », le territoire fut structuré selon le plan et la gouverne de la Compagnie de la baie d’Hudson. Ensuite le territoire bénéficia d’un arpentage systématique et d’une véritable stratégie d’ouverture à la colonisation. Dans l’application de cette dernière, des paroisses furent fondées. Elles ont ensuite adopté une formule offerte par le régime municipal afin de prendre en charge certaines responsabilités publiques comme la voirie, la lutte contre les incendies et l’hygiène publique. Dans le même esprit, des commissions scolaires furent créées pour relever les responsabilités de l’enseignement primaire et secondaire, alors que certains conseils d’administration ont émergé pour la gestion de collèges et d’hôpitaux. C’est ainsi qu’un domaine public local et régional fragmenté a ainsi rapidement pris forme en conséquence de la multiplication de ces petites structures publiques locales sur un très vaste territoire. La démocratie représentative et participative favoris ée par ce type de gouvernance a inévitablement stimulé l’organisation en groupes, 230 Le Saguenay–Lac-Saint-Jean face à son avenir© 2007 – Presses de l’Université du Québec associations et autres clubs d’une société civile déjà dynamique, ne serait-ce que sous l’angle de la coopération dont les petites structures se sont historiquement multipliées autour de besoins collectifs à satisfaire. 9.1. LA CONSTRUCTION INSTITUTIONNELLE DU SAGUENAY–LAC-SAINT-JEAN Au fil du temps, des agences gouvernementales régionales furent mises en place pour gérer des programmes des gouvernements supérieurs en utilisant divers découpages administratifs. En 1968, la région administrative du Saguenay–Lac-Saint-Jean fut institutionnalis ée pour offrir une aire commune d’organisation et de cohérence au sein de laquelle des conseils sectoriels (santé, culture, environnement, tourisme…) ont été mis en place. Au tournant des années 1980, ce fut au tour des quatre territoires MRC (municipalit é régionale de comté) d’être créés formellement à l’échelle supralocale afin d’exercer , par l’entremise d’agences spécifiques, des fonctions publiques (sécurité publique, emploi, développement…), en particulier l’aménagement du territoire pour lequel on responsabilisa le conseil MRC composé des représentants municipaux. La double construction institutionnelle d’un vaste domaine public à ces deux échelons fut complétée par des regroupements de services, des fusions de petites organisations, notamment municipales, scolaires et sanitaires, ainsi que la fusion en 2001 des trois principales agglomérations urbaines de la région, soit Saguenay, Alma et Dolbeau-Mistassini. Comme nous l’avons décrit et analysé aux points 3.20 et 5.11, le domaine public Saguenay–Lac-Saint-Jean se présente aujourd’hui d’une manière très particulière, peu optimale à première vue, certes, mais efficace néanmoins sous l’angle de la gestion publique de biens, services et programmes gouvernementaux à la population, aux travailleurs et aux entreprises. Les résultats atteints par ce vaste domaine public territorial qui fut institué au Saguenay–Lac-Saint-Jean sont d’abord observables au regard de l’appropriation collective de responsabilités publiques. Les champs sont nombreux à cet égard, notamment plus « traditionnels » tels que l’hygiène publique, les sports et loisirs, la santé, la culture, le communautaire, mais aussi plus « modernes » comme les complexes récréotouristiques , l’urbanisme, les infrastructures de transport, la prospection et l’incubation industrielle , les centres de R-D, les services spécialisés, les centrales hydroélectriques, etc. A contrario, certains champs attribués à la gouvernance territoriale furent investis par les autorités supérieures férues de...

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