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© 2006 – Presses de l’Université du Québec Édifice Le Delta I, 2875, boul. Laurier, bureau 450, Québec, Québec G1V 2M2 • Tél.: (418) 657-4399 – www.puq.ca Tiré de: Compétitivité urbaine à l’ère de la nouvelle économie, D.-G. Tremblay et R. Tremblay (dir.), ISBN 2-7605-1460-9 • G1460N Tous droits de reproduction, de traduction et d’adaptation réservés Les mouvements géoéconomiques et les territoires de soutien à l’innovation Marc-Urbain Proulx Le Québec n’est pas la Pennsylvanie, ni le Colorado, ni la Bavière, ni la Provence. Sur son continent de localisation, il ne s’agit pas d’un espace central, homogène et densément peuplé, illustrant une hiérarchie de lieux relativement rapprochés, imbriqu és autour d’un centre principal. En considérant les mégalopoles nord-américaines, le Québec s’inscrit plutôt globalement comme une périphérie peu peuplée, composée largement de petits lieux et milieux hétérogènes, relativement distants les uns des autres et largement dispersés sur une immense superficie. Des pôles s’affirment dans la structuration de cet espace, notamment Montréal devenue métropole et Québec qui a bénéficié du rôle de capitale politique et administrative. Ainsi, le modèle explicatif classique de l’organisation de l’espace en «système urbain» s’applique fort mal au Québec, si ce n’est que partiellement dans la grande plaine du Saint-Laurent. Les modalités de l’imbrication des divers territoires qui prévaut ici n’est pas la hiérarchie spatiale autour d’un centre principal en formant un système, mais bien un mode tentaculaire de petits lieux et milieux souvent davantage reliés au marché mondial qu’aux principaux centres urbains de leur espace politique. Néanmoins, la répartition des établissements humains sur l’espace Québec n’est pas le fruit du hasard. Elle répond à certaines logiques géoéconomiques que nous tentons de saisir et de représenter, notamment dans le contexte contemporain dont les forces en présence agissent sur un héritage du passé. Selon notre lecture historique, quatre modèles différents peuvent être induits de la pratique à l’égard de l’organisation du vaste espace au Québec. Il s’agit de la conquête territoriale, de la colonisation, de la quête de ressources naturelles et de l’urbanisation. D’abord, s’est affirmé initialement avec les explorateurs, les missionnaires et les marchands de fourrures un modèle dit de «conquête territoriale». La Nouvelle-France du xviie siècle représentait une immense superficie conquise par le drapeau, mais fort 42 Compétitivité urbaine à l’ère de la nouvelle économie© 2006 – Presses de l’Université du Québec Édifice Le Delta I, 2875, boul. Laurier, bureau 450, Québec, Québec G1V 2M2 • Tél.: (418) 657-4399 – www.puq.ca Tiré de: Compétitivité urbaine à l’ère de la nouvelle économie, D.-G. Tremblay et R. Tremblay (dir.), ISBN 2-7605-1460-9 • G1460N Tous droits de reproduction, de traduction et d’adaptation réservés peu peuplée par les conquérants qui géraient leur possession à partir de Québec, d’où rayonnaient des «coureurs des bois». Ce modèle de conquête ter­ritoriale s’est éteint depuis longtemps. Le Québec en fut rapetissé d’une manière significative. Lentement, un deuxième modèle prit forme par l’entremise de la colo­nisation des terres, selon le régime seigneurial dans un premier temps avant de faire place à d’autres modalités d’organisation territoriale de cette occupation plus sédentaire de l’espace. À partir de 1760, cette modalité d’organisation des territoires fut systématiquement préconisée. De nouveaux territoires périphériques à la vallée du Saint-Laurent furent ouverts. Ayant atteint son maximum dans les années 1930 par lesquelles l’extension de la colonisation fut poussée à ses limites poten­tielles, l’espace québécois habité, dit œkoumène, se rétrécit depuis ce temps. Le modèle de «collecte des ressources naturelles» s’avère lui aussi assez ancien, même s’il demeure très actuel. Il s’est réellement affirmé au Québec avec les importantes concessions de forêts qui furent octroyées au secteur privé à partir du début du xixe siècle. L...

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