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© 2006 – Presses de l’Université du Québec Édifice Le Delta I, 2875, boul. Laurier, bureau 450, Québec, Québec G1V 2M2 • Tél.: (418) 657-4399 – www.puq.ca Tiré de: Compétitivité urbaine à l’ère de la nouvelle économie, D.-G. Tremblay et R. Tremblay (dir.), ISBN 2-7605-1460-9 • G1460N Tous droits de reproduction, de traduction et d’adaptation réservés Du neuf dans le vieux à Montréal Un cas de reconversion dans l’industrie de la mode Juan-Luis Klein, Diane-Gabrielle Tremblay et Jean-Marc Fontan Dans le monde de la nouvelle économie, de l’économie du savoir et des hautes technologies, les secteurs industriels traditionnels, et les villes et régions où ils se concentrent, se confrontent aux effets des restructurations et des relocalisations à l’échelle mondiale. Un des exemples de ce type d’industries est le vêtement. Dans ce secteur, les usines tendent à quitter les pays où les salaires sont hauts pour se localiser là ou ils sont bas, ce qui permet aux producteurs de réduire leurs coûts de revient et de demeurer compétitifs. Ceci est possible grâce à un contexte technologique qui permet les communications à distance entre donneurs d’ordre et exécutants et à un contexte réglementaire qui facilite les échanges. Ainsi, dans une industrie comme le vêtement, les donneurs d’ordre se localisent dans les pays d’industrialisation ancienne, dits développés, et la fabrication se déplace vers les nouveaux pays industrialisés. C’est le cas à Montréal, mais aussi au Québec et au Canada dans leur ensemble, qui ont vu nombre de leurs usines quitter pour le Mexique dans les années 1990 et aujourd’hui pour la Chine. Ainsi, la filière du vêtement se reterritorialise, comme d’ailleurs tous les autres secteurs, sauf qu’à cause d’un contexte réglementaire protectionniste spécifique, les effets de cette reterritorialisation ont été retardés et se sont fait sentir de façon accrue depuis le 1er janvier 2005. Cette date marque la fin de l’Accord sur les textiles et le vêtement (ATV), signé en 1994, par lequel il s’est mis en œuvre un processus d’abolition progressive des mesures protectionnistes prises dans le cadre d’une ancienne entente, l’Accord multifibres (AMF), qui protégeait l’industrie vestimentaire nationale . . La recherche dont nous nous inspirons a été menée avec l’appui financier du Conseil des recherches en sciences humaines du Canada, que les auteurs tiennent à remercier. . Cet accord multilatéral a été signé dans le cadre des négociations du GATT, devenu OMC, et a prévalu entre 1974 et 1994. En 1994, l’Arrangement multifibres est remplacé par une nouvelle entente signée par les pays membres de l’OMC. Il s’agit de l’Accord 118 Compétitivité urbaine à l’ère de la nouvelle économie© 2006 – Presses de l’Université du Québec Édifice Le Delta I, 2875, boul. Laurier, bureau 450, Québec, Québec G1V 2M2 • Tél.: (418) 657-4399 – www.puq.ca Tiré de: Compétitivité urbaine à l’ère de la nouvelle économie, D.-G. Tremblay et R. Tremblay (dir.), ISBN 2-7605-1460-9 • G1460N Tous droits de reproduction, de traduction et d’adaptation réservés Pour Montréal, les effets de cette reterritorialisation sont importants.­ Historiquement, l’industrie vestimentaire canadienne s’est concentrée à Montréal et elle a occupé dans cette ville une place très importante. En 2001, Montréal concentrait 40% de la main-d’œuvre canadienne de ce secteur. À l’échelle nord-américaine, la taille de la main-d’œuvre occupée dans le vêtement place la ville de Montréal au­ troisième rang, après Los Angeles et New York. De plus, de toutes les grandes métropoles nord-américaines, Montréal est celle où la part de la main-d’œuvre occupée dans cette industrie est la plus importante par rapport à l’ensemble de la main-d’œuvre, sept fois plus que dans la moyenne des agglomérations nord-américaines (Québec, 2003). On comprend donc que la perte d’une partie importante de l’industrie du vêtement soit vue par l’ensemble des acteurs comme une crise aux effets dévastateurs . Or, un sous-secteur de l’industrie vestimentaire vit cette crise d’une façon différente. Il s’agit de l’industrie de la fourrure. Concentrée...

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