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© 2002 – Presses de l’Université du Québec Édifice Le Delta I, 2875, boul. Laurier, bureau 450, Sainte-Foy, Québec G1V 2M2 • Tél. : (418) 657-4399 – www.puq.uquebec.ca Tiré de : Comprendre la famille – Actes du 6e symposium québécois de recherche sur la famille, Carl Lacharité et Gilles Pronovost (dir.), ISBN 2-7605-1185-5 Quelques éléments pour une vue longitudinale sur les jeunes, le travail et la famille Jacques HAMEL (avec la collaboration de Bjenk Ellefsen) INRS – Urbanisation, Culture et Société L’étude présentée dans les prochaines pages renvoie aux données de l’enquête menée voilà près de dix ans auprès de jeunes diplômés de 1984 à 1989 afin de juger de leur insertion professionnelle et sociale. À l’époque, les jeunes ne pénétraient que difficilement dans l’orbite du travail et leur entrée dans la vie adulte accusait à ce point des ratés que les sociologues suspectaient l’émergence d’une « génération perdue ». Fernand Dumont, entre autres auteurs, évoquait sur un ton dramatique une génération sacrifiée, assimilée dans son esprit à un « nouveau prolétariat ». Madeleine Gauthier, en termes plus nuancés, affirme pour sa part que « cette génération n’appartient pas à [une] “génération lyrique” sans nécessairement être la « génération dramatique » qui en serait l’autre face1 ». Dans ce contexte, l’enquête prit pour cible des diplômés fraîchement émoulus de l’université parce qu’ils représentaient les jeunes les mieux préparés à s’insérer dans le marché du travail et dans la société. Ces jeunes adoptaient pour slogan « Qui s’instruit s’enrichit » qui avait largement inspiré la génération précédente, les enfants du baby boom, à qui le niveau 1. Madeleine Gauthier, Une société sans les jeunes ?, Québec, IQRC, 1994, p. 25. 236 236 236 236 236 Jacques HAMEL© 2002 – Presses de l’Université du Québec Édifice Le Delta I, 2875, boul. Laurier, bureau 450, Sainte-Foy, Québec G1V 2M2 • Tél. : (418) 657-4399 – www.puq.uquebec.ca Tiré de : Comprendre la famille – Actes du 6e symposium québécois de recherche sur la famille, Carl Lacharité et Gilles Pronovost (dir.), ISBN 2-7605-1185-5 d’études avancées a permis de former le noyau de la nouvelle classe moyenne. L’enquête s’appliquait d’ailleurs à comparer ces deux générations représentées par des cohortes d’étudiants de 1968-1973 et 1984-1989. Il en ressortait clairement que la dernière avait peine à suivre les traces de la première. La comparaison entre les deux révélait que, pour les diplômés des années 1984-1989, l’insertion était qualifiée de difficile et leur position dans le marché du travail précaire, contrairement à ceux de 1968-1973 dont l’insertion semblait plutôt facile et la position stable. Pour des raisons de motifs théoriques et méthodologiques, l’insertion est jugée facile quand le diplômé ou la diplômée s’étaient insérés dans le marché du travail moins d’un an après l’obtention d’un titre universitaire , et ce, dans leurs domaines d’étude respectifs. La position dans le marché du travail est qualifiée de stable quand le diplômé ou la diplômée bénéficiaient de la sécurité d’emploi dans ceux qu’ils occupaient lors de l’enquête et en avaient profité dans la majorité des emplois détenus préc édemment. La précarité s’évaluait en fonction de l’absence de continuité entre les quatre phases de la vie adulte que représentent, pour Olivier Galland, la fin des études, le départ du domicile familial, l’insertion dans le marché du travail et la formation d’un couple2. Sur cette base, les résultats démontraient éloquemment la précarité de cette génération représentée ici par des jeunes pourtant dotés des atouts nécessaires pour réussir leur insertion professionnelle et sociale. Ils étaient aptes à déjouer la précarité et le statut de la génération sacrifiée auquel les sociologues assimilaient d’office la jeunesse. Il était toutefois prématur é de conclure en ce sens lors de l’enquête puisque ces jeunes diplômés venaient à peine...

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