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Le point de vue des parents et des intervenants sur la collaboration dans le cadre des services en pédopsychiatrie
- Presses de l'Université du Québec
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Le point de vue des parents et des intervenants sur la collaboration dans le cadre des services en pédopsychiatrie Carl LACHARITÉ Département de psychologie, Université du Québec à Trois-Rivières Jocelyne MOREAU Département de psychoéducation, Université du Québec à Trois-Rivières Marie-Louise MOREAU Assistante de recherche au GREDEF, Université du Québec à Trois-Rivières PROBLÉMATIQUE Depuis une dizaine d’années, plusieurs études se penchent sur le phénom ène du partenariat et de la collaboration entre les professionnels (de la santé, des services sociaux, des services éducatifs) et les parents. Ces études s’inscrivent dans la foulée de l’idéologie de l’empowerment des familles (Beaupré et Tremblay, 1990, 1992 ; Bergeron et Laflamme, 1996; Bertrand, 1996 ; Bhérer, 1993 ; Bouchard, 1992 ; Boudreault, Kalubi, Sorel, Beaupré et Bouchard, 1998 ; Ducharme, 1992 ; Elizur, 1996 ; Gendreau, Baillargeon et Bouchard, 1993 ; Gendreau, Brisson, Delorme-Bertrand, Labelle, Lemay et Ouellet, 1995 ; Gendreau, Cormier, Lemay et Perreault, 1995 ; Jutras, 1992 ; Lavigueur et Laurendeau, 1990 ; Moreau, 1997 ; Palacio-Quintin, Éthier, Jourdan-Ionescu et Lacharité, 1994 ; Riesser et Schorske, 1994 ; Saint-Laurent, Royer, Hébert et Tardif, 1994 ; Saint-Onge, Lavoie et Cormier, 1995 ; Thériault, 1992 ; Vatz Laaroussi, 1996). 298 298 298 298 298 Carl LACHARITÉ, Jocelyne MOREAU et Marie-Louise MOREAU Afin de maximiser le potentiel des familles pour jouer adéquatement leur rôle, cinq facteurs importants devraient soutenir la relation parentprofessionnel , soit : l’acceptation des parents comme membres à part entière de l’équipe de traitement ; la capacité des professionnels à partager toute information pertinente avec ceux-ci ; la communication à double sens avec absence de jargon ; la concentration sur la planification du traitement , sur les forces et les caractéristiques de l’enfant et de la famille aussi bien que sur leurs besoins ; et la prise de décision commune entre parents et professionnels (Bogrov et Crowel, 1996). Selon Hatfield (1996), le terme collaboration est fréquemment utilis é pour décrire les relations entre les familles et les professionnels, mais ce terme n’a pas toujours la même signification et il est nécessaire avant tout de bien le définir. Pour cette auteure, la collaboration est basée sur un principe démocratique fondamental selon lequel chaque personne touchée par une décision devrait avoir une part dans le processus de prise de décision. La collaboration signifie le partage de la définition du probl ème, le partage de la prise de décision et le partage des responsabilités concernant la décision finale, reflétant un équilibre entre les besoins de toutes les personnes impliquées dans cette décision. La collaboration signifie donc de travailler avec les gens plutôt que de faire les choses à leur place. L’idée de la collaboration nécessite l’abolition de la relation hiérarchique dans laquelle les professionnels détiennent le pouvoir et les familles jouent un rôle plus passif. La collaboration requiert donc le changement de modèles thérapeutiques, qui auparavant concevaient les familles en termes de pathologies et de déficits, pour maintenant les concevoir selon un modèle de compétence qui se concentre sur leurs forces et leurs habiletés. Finalement, l’idée de la collaboration, autant pour les professionnels que pour les familles, fait appel à de nouvelles habiletés pour la communication , la résolution de problème et l’établissement de consensus. S’intéressant aux barrières faisant obstacle aux relations parentsprofessionnels , Elizur (1996) propose un modèle du processus permettant la formation d’alliances de travail entre les professionnels et les familles. Selon l’auteur, chaque étape est définie par des objectifs qui lui sont propres et qui doivent être respectés dans le temps. Ainsi, l’étape de l’engagement se caractérise par l’établissement d’un lien de confiance et la mise en place de voies de communication efficaces, principe soutenu par Lavoie et Kaplowitz (1996), selon lesquels des voies et des habiletés de communication efficaces et bien établies sont essentielles pour une collaboration efficace. L’étape de la collaboration se distingue par l’établissement d’un partenariat basé sur la reconnaissance de buts, de méthodes et de traitements communs aux partenaires impliqués. Finalement, l’étape de l’appropriation se reconnaît par le partage du pouvoir et des responsabilit és par chacun des partenaires. [54.92.155.93] Project MUSE (2024-03-29 14:30 GMT) Le point de...