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Le vaginisme et la dyspareunie féminine 33 Chapitre Le vaginisme et la dyspareunie féminine Le vaginisme Description – Le vaginisme est un trouble psychophysiologique qui rend « difficile, sinon impossible l’acte sexuel » (Masters et Johnson, 1970 ; version française, 1971, p. 235). Ce trouble se manifeste dans le tiers inférieur du vagin et consiste en une contraction spasmodique et involontaire de la musculature lors d’une tentative de pénétration. En plus d’empêcher les activités sexuelles, ce problème peut nuire à l’introduction des tampons et au déroulement normal d’un examen gynécologique, qui doit alors être pratiqué sous anesthésie. Le DSM-IV (1994) décrit le vaginisme comme un spasme involontaire de la musculature du tiers extérieur du vagin qui empêche les rapports sexuels et qui cause une détresse marquée ou des difficultés interpersonnelles. 3 34 Les dysfonctions sexuelles Pour aborder les conceptions initiales de ce problème, mentionnons le point de vue de Masters et Johnson (1970), qui recensent cinq causes fréquentes du vaginisme. Par ordre d’importance, il s’agit : 1) de l’incapacité sexuelle masculine ; 2) d’une éducation sexuelle ou religieuse trop sévère ; 3) d’expériences sexuelles antérieures traumatisantes ; 4) de la dyspareunie ; et 5) de tendances homosexuelles. Kaplan (1974) souligne en outre que le vaginisme peut être associé à une dysfonction sexuelle généralisée ou à la dysfonction orgasmique et entraîner des problèmes sexuels chez l’homme, frustré de ne pouvoir pénétrer (Zussman et Zussman, 1976). Chez la femme, il cause souvent une anxiété importante et un évitement phobique du coït ou de la pénétration. Recension des écrits – Le vaginisme, comme la dyspareunie féminine , a suscité un intérêt plus grand au cours des dernières années. Cela est notamment attribuable à la reconnaissance d’un taux élevé de consultations pour ce problème. Ainsi une étude de Shokrallahj, Mirmohamadi, Mehrabi et Babael (1999) indique une prévalence du vaginisme de 8 % chez des femmes âgées entre 16 et 53 ans consultant dans un centre de planification familiale. En ce qui concerne le vaginisme , un certain nombre d’études ont porté sur les aspects conjugaux , familiaux, personnels et cognitifs des femmes présentant ce problème sexuel. Dans une étude sur le vaginisme, Tugrul et Kabakci (1997) étudient à l’aide de questionnaires 40 couples dont la femme présente un problème de vaginisme. Les femmes de ces couples évitent les relations sexuelles et ne sont pas très sensuelles durant l’activit é sexuelle. Cependant, ce qui semble le plus caractéristique de ces femmes serait le niveau d’anxiété des traits, la perception du conjoint qui ne serait pas fiable et une attitude autoritaire et oppressive de la part de leurs parents. Silverstein (1989) étudie cliniquement les caractéristiques familiales , maritales et personnelles de 22 Américaines présentant un problème de vaginisme. Cette étude confirme les résultats d’autres recherches sur le sujet. Parmi les caractéristiques familiales les plus souvent rencontrées, on mentionne que le père est dominant et mena- çant (90,9 %), plus rarement alcoolique (45,4 %), et qu’il présente parfois des troubles mentaux (22,7 %). La mère est décrite comme n’aimant pas le sexe (45,4 %) et considérant cette activité comme une obligation (45,4 %). Les frères ou sœurs sont plus âgés (68,2 %) et ont des conflits avec les parents (63,6 %). Les relations parentales sont marquées par des conflits fréquents (95,4 %), souvent par de la violence (54,5 %). Les parents font souvent chambre à part (27,3 %). La [18.223.0.53] Project MUSE (2024-04-25 07:43 GMT) Le vaginisme et la dyspareunie féminine 35 relation père-fille est caractérisée par de la séduction (72,7 %), de la surprotection (68,2 %), des attentions spéciales (63,6 %) et un ensemble de caractéristiques allant dans le sens d’un manque de respect de l’intimité de leur fille, à savoir une relation ne présentant pas assez de frontières (63,6 %). Par ailleurs, les femmes souffrant de vaginisme sont décrites sur le plan personnel comme ayant un grand besoin d’approbation (90,9 %). La plupart sont orgasmiques (72,7 %) et apprécient des activités sexuelles autres que coïtales. Elles ont de...

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