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Deux exposés constituent la dernière partie de cet ouvrage. Ils offrent une réflexion critique du partenariat. Dans le premier texte, Claude Laflamme tente de démontrer qu’une certaine réflexion sociologique sur le partenariat éducation–travail réalise un détournement de la construction d’un objet d’étude. La dimension critique semble absente autant dans la construction que dans l’analyse de ce type de partenariat. Après un examen sommaire de la logique de la production, de celle du marché du travail et de la formation, l’auteur se demande où logent la complémentarité et la contradiction. Si la formation a pour but principal le développement intellectuel et culturel des jeunes, l’auteur cherche comment on peut la réconcilier avec la logique de la production qui est principalement axée sur le profit et, partant, sur la réduction des coûts de production. Dans le second texte, Antoine Baby définit le partenariat, dans les économies néolibérales, comme un emprunt plus ou moins dénaturé à la social-démocratie, servant à couvrir le désengagement progressif de l’État. La thèse de cette étude est simple, dit l’auteur : le moment est vraiment mal choisi pour faire la promotion du partenariat entre l’école et l’entreprise. Dans la conjoncture actuelle, l’entreprise, dont les finalités premières ne sont, de toute manière, ni éducatives ni formatives, traverse de surcroît une crise sans précédent qui la ramène brutalement sur ses intérêts premiers, la rendant pratiquement inapte à assumer quelque responsabilité que ce soit en matière de formation professionnelle. Les effets combinés de l’informatisation massive et de la mondialisation de la Présentation Fernand SERRE 212 Fernand SERRE production accentuent l’extrême volatilité des marchés et de l’emploi et rendent totalement imprévisibles les besoins de l’entreprise. En raison de sa mission de base, l’école se doit donc encore plus de garder ses distances, de préserver son autonomie relative et de recadrer son activité éducative sur une notion plus fondamentale, celle d’aptitude mise de l’avant par le sociologue français Pierre Naville. Ces textes se posent tous deux en critiques sévères du partenariat, le premier de façon plus ontologique, le second de façon plus circonstancielle. Selon leurs auteurs, les intérêts des deux partenaires sont trop différents pour que le partenariat se solde positivement. ...

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