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La problématique du partenariat dans les formations en alternance Élisabeth MAZALON Université du Québec à Montréal Depuis une dizaine d’années, les contacts entre les établissements de formation et certains organismes extérieurs se sont multipliés. Les changements technologiques et le contexte socio-économique de mondialisation exigent de nouvelles qualifications et compétences des futurs travailleurs. Ainsi, les transformations majeures de l’emploi et l’augmentation du chômage ont été déterminantes dans le développement des programmes de formation et d’activités pédagogiques qui prônent un rapprochement des systèmes éducatifs et productifs. Carton (1984) qualifie ce phénomène de recomposition spatiale et temporelle des processus éducatifs, sociaux et professionnels. C’est dans les formations à finalité professionnelle que les rapprochements entre le monde de l’éducation et le monde du travail sont devenus les plus probants. Au Québec, tous les nouveaux programmes de formation professionnelle du secondaire comprennent des stages. Ce développement du partenariat, au sein des formations professionnelles et des mesures d’insertion sociale et professionnelle, se traduit principalement par l’implantation de programme de formation en alternance. Que ce soit, d’une part, «l’alternance école—travail» en cheminement particulier de formation pour les jeunes de seize à dixhuit ans ou l’option «alternance travail—études » en formation professionnelle au secondaire et au collégial ou, d’autre part, l’enseignement coopératif à l’université, le développement des programmes de formation en alternance correspond à une transformation profonde des relations qui 2.5 126 Élisabeth MAZALON s’établissent entre les partenaires éducatifs et les milieux socioprofessionnels sollicités. Dans les travaux de recherche qui examinent la nature de ces relations, les notions de coordination, de coopération, de collaboration, de partenariat et de concertation sont utilisées. Mais il semble que le terme de partenariat soit le plus à la mode actuellement. Ainsi, le discours politique sur«la nécessité d’assumer pleinement l’interdépendance et le partenariat entre les systèmes éducatifs et productifs » (Conseil supérieur de l’éducation, 1992) pose tout le problème de la nature des relations entre les organisations et leurs agents respectifs. Comme le souligne Glasman (1992), tout se passe comme si les différents acteurs en présence, agents d’institution diverses, étaient voués à travailler de concert. C’est dans cette perspective de relation de partenariat entre deux organisations responsables de la formation professionnelle que nous aborderons la problématique du partenariat dans les formations en alternance. Comme le souligne Le Douaron (1992), «le partenariat constitue la toile de fond de l’alternance ». Afin de mieux appréhender cette notion, nous tracerons un bref historique des programmes de formation en alternance, principalement en Amérique du Nord et plus spécifiquement au Québec. Ensuite, nous nous intéresserons aux finalités de l’alternance. Finalement, nous traiterons l’alternance en tant que modalité partenariale entre deux protagonistes, les organisations et leurs agents respectifs. Émergence de l’alternance Si le terme d’alternance n’apparaît dans le langage usuel qu’à partir de 1830, ce n’est que récemment qu’il est associé à la notion de formation. Jusqu’à la seconde moitié du XXe siècle, les étudiants poursuivent une formation centrée sur l’école. Malgré les initiatives d’alternance de différentes institutions vouées à l’enseignement supérieur en France, seuls les artisans et certains ouvriers acquièrent leur formation professionnelle par un apprentissage en atelier et en situation de travail. Toutefois, dès 1935, l’alternance est choisie par les Maisons Familiales Rurales comme démarche pédagogique globale pour la formation de jeunes agriculteurs au brevet professionnel agricole (Monaco, 1993). En Amérique du Nord, au cours des années 1950 et 1960, la formation en alternance s’est répandue à l’enseignement postsecondaire pour préparer des techniciens et des bacheliers qualifiés. En 1950, les admissions au postsecondaire, dans les institutions canadiennes, commençaient à croître rapidement. Pour préparer au plus vite des professionnels capables d’assumer la révolution technologique, on développa l’alternance, formule déjà utilisée aux États-Unis depuis 1906 sous l’appellation de cooperative education et définie par Stone et Wonser (1990) comme : [3.22.240.205] Project MUSE (2024-04-18 18:00 GMT) La problématique du partenariat dans les formations en alternance 127 a method of instruction of vocational education for individuals who, through written cooperative arrangements between the...

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