-
Annexe 1_Coordonnées méthodologiques de la recherche
- Presses de l'Université du Québec
- Chapter
- Additional Information
Coordonnées méthodologiques de la recherche Nous avons fait assez d’interventions en organisation communautaire pour en connaître, en général, sa portée et ses limites, son histoire, ses partipris , ses croyances, son influence mais aussi ses difficultés. Comme nous sommes engagés depuis longtemps dans ce mode d’intervention et que nous sommes aussi des professeurs-chercheurs, nous étions conscients, au début de la recherche, des dangers qui nous guettaient au plan méthodologique. D’abord, celui de l’observation qui s’accompagne d’une position d’extériorité mais aussi de possibles effets de réduction de la portée des phénomènes ; ensuite celui de la participation qui s’accompagne d’« une intériorisation progressive des normes d’un mouvement »1 avec ses possibles « effets d’agrandissements » dans l’interprétation des phénomènes sociaux étudiés2 . Il convient donc d’exposer avec précision notre manière de travailler au plan méthodologique. Quelles sont les coordonn ées concrètes de notre recherche ? Quel type de personnes avonsnous interviewé ? Dans quel type de CLSC avons-nous enquêté ? Dans quelle région sommes-nous allés ? Comment avons-nous procédé ? Autour de 1. Voir à ce propos l’excellent texte de L. GROULX (1985). « L’analyse des mouvements sociaux urbains : questions de méthode », Service social, vol. 34, n˚s 2-3, p. 300-307. 2. J.-P. DESLAURIERS (1991). Recherche qualitative, guide pratique, Montréal, McGraw-Hill, p. 51. ANNEXE 194 Annexe 1 quelles questions particulières avons-nous fait nos observations et interrogé les intervenants ? Dans un premier temps, nous avons procédé à un inventaire sommaire des CLSC, à partir du travail déjà accompli à cet effet dans le premier volet de la recherche3 , puis nous avons procédé à une première sélection d’une trentaine de CLSC à partir desquels un échantillon représentatif4 de dix-huit CLSC a été déterminé sur la base des critères suivants : a) le type de milieu : rural, urbain ou mixte ; b) les caractéristiques socio-économiques du territoire desservi ; c) l’année de formation du CLSC : première ou deuxième génération ; d) la couverture des régions du Québec ; et e) la présence des organisations populaires et communautaires. La structuration interne de ces dix-huit CLSC s’est alors présentée de façon relativement analogue à celle de l’ensemble des CLSC sous les angles urbain-rural, socio-économique, générationnel... Le choix n’a pas toujours été facile à faire. Pour le favoriser, nous avons d’abord réalisé une fiche signalétique fournissant, à partir d’un informateur dé contacté sur place ou par téléphone, les données de base permettant de faire les choix. Après avoir opté pour dix-huit CLSC, nous devions procéder à la sélection des personnes à interviewer. Il s’agissait pour nous de trois personnes par CLSC, dont une représentant la direction (de préférence le directeur ou la directrice), d’un intervenant communautaire et d’une personne du milieu – leader communautaire – en lien avec le CLSC à titre de « client » ou de« partenaire ». Dans les trois cas de figure, les critères retenus ont été : a) la représentativité, c’est-à-dire un interlocuteur reconnu de la communauté, de l’équipe d’organisateurs communautaires ou de la direction ; et b) la qualité de l’informateur, c’est-à-dire son expérience et sa connaissance du milieu et du CLSC. Pour ce faire, la désignation de la même personne par plusieurs autres au sein du CLSC ou de la communauté locale nous a servi de guide dans la sélection finale des personnes qui ont été interviewées. Sur près d’une centaine de personnes, soixante-huit ont été retenues et effectivement interviewées. En bout de ligne, nous disposions de dix-huit fiches signalétiques et de soixante-huit entrevues. Nous avons participé à une trentaine d’activités, rencontres d’équipes d’intervenants, colloques, congrès, etc. L’ensemble des 3. Le premier volet de la recherche portait sur le profil des organisateurs communautaires en CLSC. Voir HURTUBISE, BEAUCHAMP, FAVREAU et FOURNIER (1989). Pratiques d’organisation et de travail communautaires en CLSC, Montréal, RQIIAC. 4. Il s’agit ici, bien sûr, d’un échantillon non probabiliste cherchant à « reproduire le plus fidèlement possible la population globale » (DESLAURIERS, 1991 57), c’est-à-dire l’ensemble des...