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CHAPITRE II Épidémiologie descriptive Définition Méthodes Objectifs L’épidémiologie descriptive étudie la fréquence et la répartition des problèmes de santé dans la population. Ses méthodes consistent à mesurer l’importance des problèmes de santé dans une population (fréquence des décès dus à une maladie, par exemple) et surtout à étudier leur variation en fonction des phénomènes susceptibles de les influencer. Les plus fréquemment pris en compte sont l’espace (les décès dus à cette maladie sont-ils plus fréquents dans telle région, dans tel pays ?), le temps (sont-ils plus fréquents en 1990 qu’en 1975 ?), et les caractéristiques des personnes (concernent-ils surtout les femmes ? les employés du secteur tertiaire ? les jeunes ?). Dans certains cas, il s’agit de rapprocher deux ensembles de données concernant une maladie et un facteur : répartition par pays de la fréquence des cancers digestifs et des consommations moyennes de viande ; évolution, année par année, de la fréquence des cancers du poumon et des consommations de tabac par habitant. Il s’agit d’études de type descriptif, car elles consistent à chercher des corrélations entre des données de type « agrégé », c’est-àdire reflétant des valeurs globales, sans qu’on sache, pour chaque individu de la population, s’il est concerné ou non (contrairement aux études de type explicatif : cf. chapitre 3). Ces données « agrégées » sont souvent des« taux » par exemples, dont il est question dans les pages suivantes. L’épidémiologie descriptive peut poursuivre deux objectifs complémentaires. II peut s’agir d’un objectif de santé publique : en permettant de mieux connaître les problèmes de santé d’une population, elle donne des moyens d’action à différents niveaux : prévention, implantation des équipements sanitaires, campagnes d’éducation pour la santé, etc. Souvent, également, une 96 L’ÉPIDÉMIOLOGIE SANS PEINE étude descriptive permet de mettre en évidence des problèmes mal connus, d’observer des disparités entre zones géographiques, entre catégories de personnes, etc., qui peuvent faire naître des hypothèses de recherche : l’épidémiologie descriptive est souvent la première étape d’une démarche de recherche qui utilisera des méthodes plus analytiques. Indicateurs de santé Espérance de vie La connaissance de l’état de santé d’une population s’exprime par l’intermédiaire d’indicateurs de santé, qui sont des variables qui reflètent diverses composantes de l’état de santé. Certains de ces indicateurs concernent la durée moyenne de vie d’une population (ou d’un sous-ensemble de la population), comme l’espérance de vie à un âge donné. L’espérance de vie est le nombre moyen d’années qu’une personne peut espérer vivre. Si on ne précise pas, il s’agit habituellement de l’espérance de vie à la naissance, mais on peut aussi calculer l’espérance de vie à un âge donné. Le principe de son calcul est simple : il suffit de suivre toutes les personnes nées la même année, d’attendre qu’elles soient toutes décédées ; l’espérance de vie n’est autre que l’âge moyen de décès de cette population. Évidemment, cette méthode nécessite beaucoup de patience : pour connaître l’espérance de vie en 1 990, il faudrait attendre que toutes les personnes nées cette année soient décédées ! On a donc imaginé des méthodes plus rapides, qui sont basées sur la probabilité de décéder à chaque âge (entre 0 et 1 an, 1 et 2 an, etc.) pour l’année considérée, à partir des décès effectivement observés cette année là (1990). Cela signifie donc que l’espérance de vie qu’on calcule pour 1990 représente la mortalité de cette année, et ne signifie absolument pas que les personnes nées en 1990 auront effectivement cette durée moyenne de vie. Il faudrait pour cela que la proportion des décès à chaque âge reste stable, ce qui ne sera évidemment pas le cas. L’espérance de vie est donc un indicateur reflétant la situation actuelle. Taux D’autres indicateurs de santé reflètent la fréquence d’un événement : il s’agit des taux. [3...

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