Évaluation créative: Une approche systémique des valeurs

Module 17 — L’expertise des comportements spontanés

MODULE 17 L’EXPERTISE DES COMPORTEMENTS SPONTANÉS A. OBJECTIFS DU MODULE Sur le plan systémique, il existe trois façons d’échanger, de partager l’information entre les humains : l’interview, l’observation participante et la communication non verbale. En outre, tous ces modes consistent à échanger l’information et à capter des données sur une personne. Le présent module veut décrire et définir chacun de ces modes. Ces échanges directs d’information entre les personnes sont sûrement les plus anciens et les plus naturels auxquels les personnes se sont toujours adonnées depuis le début du monde ; chacun de ces modes de communication peut prendre plusieurs formes et varier en multiplicité. Ce qu’il est important de saisir dans ce module, c’est le rôle que peut jouer chacun de ces moyens dans une démarche systémique d’évaluation et, qui plus est, leur contribution pour la compréhension des phénomènes et de leur interaction. Plus précisément, les objectifs de ce module sont : • définir trois modes naturels d’expertise pour évaluer les comportements spontanés chez les personnes ; • décrire la place que devrait occuper ces outils d’adaptation dans une approche systémique et créative ; • aider et entraîner l’apprenant à performer avec ces modes naturels d’expertise. 294 LE SYSTÈME D’OBSERVATION B. L’INTERVIEW La forme de l’interview peut varier entre deux pôles : elle peut être très structurée, genre examen oral et peut aussi être non structurée, c’est-à-dire concentrée sur un simple événement ou sur une situation. Elle peut être ouverte et sans structure de sorte que l’interviewer n’en connaît même pas l’issue. Ou encore, elle peut être cachée de sorte que l’interviewé ne connaît même pas son interlocuteur. Enfin, elle peut se produire dans un groupe, avec plusieurs interviewers. Un autre genre d’interview qui peut s’ajuster plus ou moins à toutes ces approches est celle utilisée par les journalistes qui consiste à confronter le sujet de l’investigation avec les résultats de cette même investigation. Il s’agit, dans ce cas, de faire la preuve de l’interprétation de l’évidence, de fournir des informations additionnelles ou de nier. Que veut-on dire par interview ? Si elle est faite convenablement, de façon individuelle et sans trop de technique, c’est un échange d’informations et d’impressions sur un sujet. Toutefois, il est important de s’arranger pour que le répondant soit à l’aise, relaxé, car l’interaction dépend de plusieurs facteurs. Il est nécessaire aussi de combiner le style des questions. En somme, la nature de l’interview dépend de deux facteurs principaux : d’une part, elle dépend de la possibilité selon laquelle on peut ou on ne peut pas formulera priori les questions, d’autre part, elle dépend des idées préconçues au sujet des questions posées. Quand une interview est-elle appropriée ? Dexter (1970) soutient que l’interview est préférable aux autres modes lorsqu’elle donne de meilleurs résultats, plus de résultats et à un coût moindre que les autres. 1. Les deux grands pôles de l’interview Les formes que peut prendre l’interview sont nombreuses. Toutefois, chaque forme d’interview peut varier d’une position très fermée, très structurée à une position très ouverte, non structurée. 1.1 L’interview fermée C’est avant l’interview que le chercheur définit le problème et que les questions sont définies dans un schème en référence à ce problème. L’interview qui n’est pas structurée varie considérablement selon le mode. Le problème est sensé émerger de la personne qui est interviewée ; le format n’étant pas standardisé, c’est beaucoup plus stressant pour les interviewés. L’approche systémique cadre davantage avec l’interview non structurée car elle présuppose que les valeurs des personnes sont pluralistes, tandis que l’interview structurée assume qu’il y a une idée préconçue au sujet des valeurs. L’EXPERTISE DES COMPORTEMENTS SPONTANÉS 295 1.2 L’interview ouverte Ce type d’interview profite de l’expérience...