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20 L’Ontario français par l’image Témoignages photographiques* Jacques Grimard * Extrait d’un ouvrage sur l’Ontario francophone. RÉSUMÉ Participation de l’auteur à un ouvrage sur l’Ontario francophone et destiné d’abord aux élèves franco-ontariens. Les textes reproduits présentent d’abord les objectifs de l’ouvrage. Ils offrent ensuite un panorama des différents aspects de la région soit les voies d’eau, les routes, le chemin de fer et concluent sur les principales raisons qui ont amené l’occupation progressive du territoire ontarien, entre autres, par des Canadiens français. TEXTE ORIGINAL TIRÉ DE Grimard, J. (1981). L’Ontario français par l’image : Témoignages photographiques, Montréal, Études vivantes, coll. «L’Ontario français», p. v-vi, 13-41. [3.15.27.232] Project MUSE (2024-04-19 19:17 GMT) sont présentement plus de 700 000 francophones d’expression ou de descendance française à vivre sur le territoire de l’actuelle province d’Ontario. Sauf ­ quelques familles de l’Essex dont les origines remontent à l’établissement de Détroit, ils ont pris racine entre l’Outaouais et les Grands Lacs depuis le milieu du siècle dernier. Venus, pour la plupart, des vieilles paroisses du Québec, leurs ancêtres se sont d’abord établis dans les terres basses des comtés de Prescott et de Russell et ont pris pied dans la capitale naissante du jeune Canada. Plus tard, à la charnière des xixe et xxe siècles, d’autres ont poussé plus loin et se sont attaqués d’abord aux zones forestières comprises entre l’Outaouais et le lac Huron. D’autres ont entrepris la colonisation du croissant Mattawa-Hearst, ont participé à la construction du réseau ferroviaire, ouvert des terres neuves, et se sont engagés dans l’exploitation des forêts et des mines. Entre-temps, et par la suite, bon nombre ont afflué vers le sud de la province, dans les villes du Golden Horseshoe, dans le but de tirer profit de la croissance industrielle rapide. Dans un monde culturellement différent, ces néo-ontariens se sont dotés d’institutions propres à assurer le maintien de leur francité et ils ont confié à des porte-parole le soin de défendre leur originalité culturelle. Leurs élites ont d’ailleurs laissé des témoignages écrits de leurs interventions et des luttes qu’elles ont menées. La «piétaille laborieuse», par contre, a laissé bien peu de traces de ses activités dans les archives manuscrites. Pour la saisir dans son action, voire dans son être, il nous reste cependant l’image, et particulièrement celle captée par l’œil de­ l’appareil photographique. AVANT-PROPOS Ils L’archiviste – Mélanges en hommage à Jacques Grimard 358 Le présent album ne constitue donc pas une galerie de nos «gloires nationales.» Il a été conçu spécifiquement dans le but de permettre à l’élève de saisir visuellement les fondements humains – non pas héroïques – de la société dans laquelle il vit. C’est l’homme et la femme d’expression et de culture françaises aux prises avec le quotidien qui nous intéressent ici. Nous avons fixé notre ligne de départ au milieu du xixe siècle, car les liens de descendance directe entre le Franco-Ontarien d’aujourd’hui et les colons, les militaires et les voyageurs français venus dans les pays d’en Haut à l’époque de la Nouvelle-France sont quasi inexistants; aussi parce que ceux-ci ont déjà fait ailleurs l’objet de multiples présentations; enfin, parce que l’arrivée des ancêtres de la grande majorité des actuels Franco-Ontariens remonte à peine à plus d’un siècle. En contrepartie, les lendemains de la Seconde Guerre mondiale nous sont apparus une ligne d’arrivée commode dans la mesure où ces années ont amené les Ontariens d’expression et d’origine françaises à s’adapter aux conditions économiques, sociales et politiques d’un temps nouveau et qu’elles ont vu lentement s’estomper la société traditionnelle de l’Ontario français. L’album comprend trois parties comptant respectivement deux, quatre et trois chapitres. En un premier temps, ont été rassemblés des documents évoquant l’Ontarien d’expression française à la conquête de son espace. En second lieu, nous le voyons tirer sa subsistance du sol, de la mine, de la forêt...

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