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13 Le défi de l’audio-visuel Perpétuer la puissance d’évocation de l’évanescence* Jacques Grimard Directeur général Direction de la préservation des archives * Texte paru dans L’archiviste des Archives nationales du Canada RÉSUMÉ Dans ce texte, l’auteur souligne l’importance d’une stratégie de préservation des documents d’archives audiovisuels. Il présente, par la suite, les valeurs de témoignage de ces archives en rappelant que ce sont des archives de plein droit qui rendent compte des avancées technolo­ giques, qui reflètent les cultures et qui évoquent «le cours de la vie». TEXTE ORIGINAL TIRÉ DE Grimard, J. (1995). «Le défi de l’audiovisuel: perpétuer la puissance d’évocation de l’évanescence», L’Archiviste, no 110, p. 2-4. © Gouvernement du Canada (Bibliothèque et Archives Canada). Texte reproduit avec la permission du ministre des Travaux publics et Services gouvernementaux du Canada (2008). [3.137.220.120] Project MUSE (2024-04-19 13:49 GMT) Avec le cinématographe, les frères Lumière nous ont donné beaucoup plus que le mouvement: ils ont offert le moyen de saisir«le cours du temps». Daniel Pennac, Monsieur Malaussène années 90 marquent le centenaire du cinéma. On nous l’a rappelé partout et souvent au cours des derniers mois par le biais de rétrospectives cinématogra­ phiques, de publicités dans les journaux ou d’articles dans les revues scientifiques ou magazines spécialisés. Cette fin de siècle nous rappelle aussi que l’enregistrement sonore constitue une technologie plus que centenaire – elle remonte à 1877 – et que la télévision fait partie de nos vies depuis bientôt un demi-siècle. Les célébrations en cours auront eu le mérite de rappeler à notre souvenir les productions les plus marquantes, les plus beaux moments de notre vie culturelle. Elles auront aussi mis en lumière la nécessité, voire l’urgence, d’agir pour protéger et assurer la pérennité de ce patrimoine documentaire et artistique généralement reconnu pour sa faible résistance aux affres du temps. AGIR PAR LE BIAIS D’UNE STRATÉGIE ARTICULÉE Les travaux récents du Groupe de travail sur la sauvegarde et la mise en valeur du patrimoine audio-visuel canadien ont montré que les Canadiens se sont intéressés, depuis un bon moment, à la problématique de préservation de cette fragile portion de leur héritage culturel. Des institutions ou services d’archives, des bibliothèques, des musées, des maisons de production, de diffusion et de distribution ont pris sur eux de protéger le patrimoine audiovisuel canadien et d’y donner accès. Mais la croissance exponentielle des productions, l’augmentation des coûts de préservation Les L’archiviste – Mélanges en hommage à Jacques Grimard 224 et de mise en valeur et la modestie des moyens disponibles ont conduit à une remise en question des approches et des modes d’intervention en cours. La stratégie élaborée par le Groupe de travail offre à cet égard d’int éressantes perspectives. Elle suppose la coopération entre les intervenants et elle prend appui sur la nécessité de faire des choix conscients dans la constitution même du patrimoine audio-visuel et sur un partage différent, ou même un accroissement modeste, des ressources. AGIR PARCE QUE L’AUDIO-VISUEL… Au-delà de la stratégie proprement dite et des efforts à consentir pour sa mise en œuvre, il n’est pas inutile de s’accorder un moment de réflexion sur le pourquoi, sur l’essence même de l’action. De s’interroger sur l’originalit é, sur la «valeur ajoutée» de l’audio-visuel en regard de l’ensemble du patrimoine documentaire canadien. De se demander en quoi l’enregistrement sonore, la pellicule filmique et la bande vidéo présentent des particularités telles qu’une société soit justifiée d’y investir énergie et crédits particuliers pour en assurer la pérennité. … EST ARCHIVE Au premier regard, il faut reconnaître que les documents audio-visuels portent, à l’instar de toutes autres formes d’archives, valeurs de preuve, de témoignage et d’information générale. En cela, ils valent sans doute d’être considérés puis retenus comme éléments du patrimoine documentaire d’une société. Par ailleurs, tout comme pour les...

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