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5 La pratique archivistique a trouvé une identité* L’offre et la demande de services archivistiques en cette fin du vingtième siècle Jacques Grimard Directeur à la Direction de la conservation Archives nationales du Canada * Version remaniée du tex te d’un exposé présenté à Québec, le vendredi 25 octobre 1991, dans le cadre d’un atelier de discussion sur L’archivistique en mutation, lors du congrès annuel de l’Institut d’histoire de l’Amérique française. RÉSUMÉ L’auteur analyse l’information dans sa substance. Ainsi, bien que les attentes et les besoins de la société demeurent fondamentalement les mêmes qu’autrefois, il constate que l’information prolifère à une vitesse inouïe, qu’elle se présente maintenant sous plusieurs formes et sur des supports variés et qu’elle est aussi plus complexe et plus difficile d’accès. Tous ces éléments représentent des défis professionnels de taille pour l’archiviste qui doit procéder à l’acquisition, au traitement et à la diffusion de l’information. L’auteur énumère les qualités requises tant par le professionnel que par le technicien pour y faire face et ainsi mieux s’adapter aux réalités de la gestion de l’information de cette fin de siècle. TEXTE ORIGINAL TIRÉ DE Grimard, J. (1993). «La pratique archivistique a trouvé une identité: l’offre et la demande de services archivistiques en cette fin du vingtième siècle», Archives, vol. 24, no 3, p. 3-12. Texte reproduit avec l’aimable autorisation de la revue Archives. [18.216.123.120] Project MUSE (2024-04-19 22:40 GMT) présente réflexion, qui tient davantage de l’essai que de l’étude définitive, porte sur l’environnement dans lequel baigne, en cette fin du vingtième siècle, la pratique archivistique. Coiffée d’un titre évoquant et faisant à la fois écho à un article relativement récent sur la «crise»­ identitaire des milieux professionnels de l’archivistique1, elle porte sur: les attentes sociétales en matière de gestion de l’information, 1) les défis posés à l’archiviste en notre ère dite d’information, 2) le profil de l’archiviste contemporain. 3) En somme, le texte qui suit parle de demande et d’offre de services archivistiques; il met en lumière ce qu’on attend et ce qui attend ceux et celles qui ont choisi de faire métier d’archiviste. LES ATTENTES DE LA SOCIÉTÉ Nos sociétés occidentales, entend-on et lit-on partout, en sont à «l’âge de l’information » après avoir connu les âges industriel et rural. La formule est fort à la mode chez les observateurs scientifiques et chez les littérateurs de tous genres. On peut se demander si cette étiquette rend justice à nos sociétés dites postindustrielles. Hugh A. Taylor a fort bien et opportunément soulevé la question lorsqu’il écrivait: 1. Carol Couture, Jacques Ducharme et Jean-Yves Rousseau, «L’archivistique a-t-elle trouvé son identité?», Argus, juin 1988, vol. 17, no 2, p. 51 et suiv. La L’archiviste – Mélanges en hommage à Jacques Grimard 76 There can be no society without information, for this is the stuff of living. Daniel Bell has described us as a post-industrial society, but we have seen that much still survives from the industrial era including the treatment of information as a commodity rather than a service2. En fait, l’information comme ressource essentielle au genre humain pour questionner son existence et son devenir, pour diriger sa cité et pour accomplir son quotidien n’est en rien un phénomène nouveau. Les historiens, qui interrogent régulièrement les témoignages laissés par l’humanité, savent mieux que d’autres que de tout temps l’être humain a vécu, en quelque sorte, de l’information tout comme de la terre ou de la machine. À telle enseigne d’ailleurs qu’il a senti le besoin de consigner cette information, d’en garder trace, pour construire sur les savoirs acquis. Cela était vrai des Mésopotamiens dans leurs transactions commerciales, des ­ Égyptiens dans leur gestion du territoire et des Portugais dans leurs conquêtes des océans ; ce l’est encore chez nos décideurs poli­ tiques et économiques et chez nous tous dans l’exercice de nos quotidiens­ professionnels et privés. Si l’objet n’est pas fondamentalement diff...

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