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© 2008 – Presses de l’Université du Québec Édifice Le Delta I, 2875, boul. Laurier, bureau 450, Québec, Québec G1V 2M2 • Tél. : (418) 657-4399 – www.puq.ca Tiré de: Entreprises collectives, Louis Favreau, ISBN 978-2-7605-1560-4 • D1560N Tous droits de reproduction, de traduction et d’adaptation réservés C H A P I T R E 4 COOPÉRATION, ÉCONOMIE SOCIALE ET POLITIQUES PUBLIQUES L’enjeu politique Les réseaux de recherche travaillant sur les entreprises collectives et, de façon plus générale sur le devenir de la coopération et de l’économie sociale, s’interrogent tous à des degrés divers sur la question de l’État. Minimalement sur le cadre législatif et fiscal accordé aux entreprises collectives, mais aussi plus globalement sur la question du renouvellement de l’État social. L’État social dans des sociétés comme le Québec a été parachevé à la fin de la dernière guerre, en s’appuyant sur trois piliers : 1) le développement d’un important service public (éducation, santé, infrastructures…) ; 2) une fiscalité redistributive de la richesse collective (aides sociales diverses , régimes collectifs de retraite…) ; et 3) une action sur l’économie et l’emploi (politiques d’assurance-emploi, d’insertion socioprofessionnelle, de développement local et régional, politique à l’égard des coopératives…). Cet État social est partiellement en crise parce qu’il n’est toujours pas parvenu à sortir de la précarité quelque 20 % de sa population active, parce qu’il a exclu la plus grande partie des citoyens et des travailleurs des processus de construction des grands services publics destinés aux communautés et aux régions (éducation, santé, formation de la main-d’œuvre…) et qu’aujourd’hui les vertus du marché s’affirment en tentant de démontrer 124 Entreprises collectives© 2008 – Presses de l’Université du Québec Édifice Le Delta I, 2875, boul. Laurier, bureau 450, Québec, Québec G1V 2M2 • Tél. : (418) 657-4399 – www.puq.ca Tiré de: Entreprises collectives, Louis Favreau, ISBN 978-2-7605-1560-4 • D1560N Tous droits de reproduction, de traduction et d’adaptation réservés qu’il peut faire mieux que l’État dans nombre de domaines (privatisation de la santé, ciblage de la protection sociale, valorisation de l’assurance priv ée…). Par où passe aujourd’hui le renouvellement de l’État social au Québec ? Quel type d’interface la coopération, l’économie sociale et les organisations communautaires ont-elles développé avec les pouvoirs publics depuis une décennie ? Tel est l’enjeu politique. 1. ENTREPRISES COLLECTIVES, MOUVEMENTS SOCIAUX ET RENOUVELLEMENT DE L’ÉTAT SOCIAL : LE QUESTIONNEMENT ACTUEL Certains travaux tendent à accréditer l’idée que le «local» et l’« international» sont les deux échelons qui comptent aujourd’hui (Badie, 1995). D’autres travaux récusent cependant cette disqualification du «national » et le considèrent toujours comme lieu central de l’action collective (Cohen, 2003). Nos travaux , dans leurs conclusions, ont plutôt eu tendance jusqu’à maintenant à confirmer que les initiatives socioéconomiques des communautés et des régions, et donc celles de la coopération et de l’économie sociale, donnent leur pleine mesure dans le cadre d’un État portant attention aux demandes sociales à partir d’espaces permettant de développer une économie plurielle, dans laquelle d’autres composantes que l’économie marchande internationalis ée peut avoir droit de cité, à savoir des initiatives et des réformes basées sur des croisements interactifs entre le marché, l’État et la société civile. Bref, la mondialisation néolibérale aujourd’hui fort envahissante ne marque pas la fin du collectif, ni la fin des territoires, ni la fin d’États assumant des fonctions de régulation sociale (mesures de redistribution de la richesse, protection sociale…). C’est plutôt de leur transformation dont il faut s’enquérir comme par exemple le nouveau rôle confié aux gouvernements locaux en matière de développement social, la sortie de l’éclipse des entreprises collectives, la montée des régions plus exigeantes en matière de décentralisation, le militantisme économique présent dans certains mouvements sociaux, les progrès d’un développement durable et solidaire animé notamment par le mouvement de la consommation responsable (agriculture au service de la communaut é, commerce équitable…). Des initiatives socioéconomiques à caractère collectif des communaut és et des régions et de...

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