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C H A P I T R E 5 LE PARTAGE DES SAVOIRS COMMUNAUTAIRES Le cas du CDEACF1 Christina Haralanova, Stéphane Fauteux et Stéphane Couture 1. Ce texte s’appuie sur le compte rendu d’une observation ethnographique participante menée par Stéphane Fauteux (adjoint de recherche au LabCMO) et Maryse Rivard (agente aux communications du CDEACF), et avec la collaboration de Sharon Hacket (agente de développement Internet et alphabétisation du CDEACF). Voir Fauteux et Rivard (2007). Nous souhaitons également remercier Maryse Rivard pour les multiples relectures de ce chapitre. 98 L’action communautaire québécoise à l’ère du numérique Ce chapitre présentera le Centre de documentation sur l’éducation des adultes et la condition féminine (CDEACF). La mission du CDEACF est d’être un carrefour d’échanges et un espace d’expression qui a pour fonction de collecter, diffuser, promouvoir et rendre accessibles, en français, les savoirs et savoir-faire des milieux de l’éducation des adultes, de l’alphabétisation et de la condition féminine du Québec et des communautés francophones du Canada. Le CDEACF est ainsi reconnu pour la qualité et la diversité de ses services et joue un rôle rassembleur pour les groupes communautaires et féministes, autant au Québec qu’ailleurs dans la francophonie. Il dispose d’un important fonds documentaire qui est bonifié chaque année par une collaboration et une pratique de communication soutenues avec ses membres, partenaires et bénéficiaires. Au contraire des autres groupes présentés dans ce livre, la mission du CDEACF n’est pas d’abord tournée vers les technologies de l’information et Internet. En effet, la plus grande partie de ses collections repose sur des supports matériels plutôt que numériques. De même, la collecte de documentation se fait la plupart du temps de façon manuelle, en prenant appui sur les contacts personnels des employées de l’équipe, méthode toujours considérée comme la plus efficace. Depuis quelques années cependant, le CDEACF s’est résolument tourné vers l’usage des technologies de collaboration numériques pour rendre ses collections plus accessibles, soutenir la collaboration entre ses partenaires et outiller des groupes de femmes et des groupes communautaires en tenant compte des possibilités et contraintes de l’ère numérique. En particulier, l’usage de logiciels libres permet de faire fonctionner plusieurs sites Web et listes de discussion en ligne qui constituent aujourd’hui des points de collaborations importants pour le mouvement féministe québécois. Le CDEACF favorise d’ailleurs de plus en plus les licences libres et ouvertes pour actualiser un aspect important de sa mission, celui d’un accès démocratique à la connaissance. Nous tenterons dans ce texte de présenter les activités du CDEACF en insistant sur les pratiques technologiques qui y sont institu ées. Comment le CDEACF organise-t-il son mode de travail pour devenir un centre d’importance en matière de ressources pour les organismes communautaires? Quelle est la place des technologies de l’information dans l’accomplissement de sa mission? Les idées développ ées dans le monde du logiciel libre contribuent-elles au fonctionnement de cet organisme? Nous tenterons de répondre à ces questions dans ce chapitre qui se divisera en deux parties. Nous présenterons brièvement l’historique, les collections documentaires et les champs [3.129.13.201] Project MUSE (2024-04-25 06:59 GMT) Chapitre 5 Le partage des savoirs communautaires 99 d’interventions du CDEACF. Nous nous attarderons ensuite aux pratiques de collaborations et à l’usage des technologies de l’information au sein de l’organisme. 5.1. LE CDEACF: HISTORIQUE, COLLECTIONS ET CHAMPS D’INTERVENTION Le CDEACF se distingue des organismes à l’étude dans ce livre, notamment Koumbit (chapitre 6) et Île sans fil (chapitre 7), par son caractère beaucoup plus institutionnalisé et nettement orienté vers la condition féminine. C’est en 1983 que l’Institut de coopération pour l’éducation des adultes (ICEA) et le Relais-Femmes de Montréal décidèrent de fusionner leurs centres de documentation pour former un centre spécialis é en éducation des adultes et en condition féminine. Au cœur de cette fusion, on retrouvait une préoccupation pour la conservation et la diffusion de la documentation qui avait déjà été rassemblée par ces organismes. Plus...

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