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C h a p i t r e 7 La réforme curriculaire dans les écoles de langue française de l’Ontario Athanase Simbagoye Université Laurentienne asimbagoye@laurentienne.ca [3.135.183.187] Project MUSE (2024-04-19 12:08 GMT) La réforme curriculaire dans les écoles de langue française de l’Ontario 1 Aujourd’hui, les restructurations politiques et sociales qui sont associ ées aux réformes éducatives portent le sceau de la mondialisation de l’économie et des savoirs. Dans ce sens, l’amélioration de l’éducation, objectif de la réforme ontarienne, s’inscrit dans le vaste mouvement de changement axé sur l’obligation de résultats tant sur le plan de l’économie que sur celui des savoirs (Haché, 1999). Ainsi, les performances des élèves, des écoles, des districts et même de la province sont examin ées de très près. L’évaluation du rendement est considérée comme un moyen de repérer aussi bien l’excellence que les performances insuffisantes et comme un fondement pour concevoir les interventions relevant de la politique d’éducation (UNESCO, 2005). Sans nécessairement inscrire la réforme ontarienne dans une logique de compétition, le discours politique ne s’en écarte pas: «[…] nous construirons un système qui donne aux élèves les connaissances, les compétences, les attitudes et les habitudes dont elles et ils ont besoin pour faire face à la concurrence, pour réussir et pour contribuer à la société en tant que citoyennes et citoyens responsables» (MEO, 1997, p. 2). Tout curriculum part d’une position politique et d’une vision de l’éducation. Le curriculum de l’Ontario, comme ceux d’ailleurs, n’échappe pas à ces contraintes ou restrictions. Aussi, sa réforme ainsi que sa mise en œuvre obéissent à l’impératif des changements qui, dans la perspective postmoderne1 , font que les «connaissances» sont considérées comme incertaines, provisoires, voire inexactes ou peu solides. Comme l’écrivent Jonnaert et Ettayebi (2007), «au concept de curriculum sont nécessairement associés les concepts d’évolution, d’adaptation, de réformes, de changement voire même de mutations» (p. 17). Selon eux, «il est toujours en développement […] pour faciliter l’adéquation du système éducatif à la société et à ses besoins contemporains en matière d’éducation» (p. 20). Dans ce sens, le curriculum inclut les programmes d’études. Il en est ainsi de la réforme du curriculum de l’Ontario qui, comme on le verra dans la dernière partie du chapitre, est un processus continu dont on ignore les limites temporelles. En choisissant l’année 1997, nous prenons comme référence le plan de la réforme présenté à ce moment-là par le ministre d’alors et la création de la Commission d’amélioration de l’éducation (CAE) 1. La position postmoderne est une réaction au «one best way» préconisée par les modernistes qui exigent de l’ordre, de la structure et des résultats clairement établis. 1 Observer les réformes en éducation en avril de la même année. Le mandat de cette commission consistait à superviser la transformation du système d’éducation, notamment l’amélioration du rendement des élèves. Également, les premiers programmes-cadres du nouveau curriculum ont été publiés à cette époque. Sachant que la réforme du curriculum engendre des bouleversements qui affectent le renouvellement des pratiques de gestion, de formation, d’approches méthodologiques en enseignement/apprentissage , en évaluation, etc.) (Daviau et St-Pierre, 2007; Ettayebi, 2007; Lebrun, 2007), les politiques éducatives en Ontario insistent sur ces divers aspects, mais sous l’angle de la performance et de la compétition qu’on tente aujourd’hui de camoufler. Ainsi, par exemple, on lit dans le plan de la réforme: «Nous avons promis de donner aux élèves les moyens de se classer au premier rang» (MEO, 1997, p. 2). Le même texte poursuit ainsi: «Les résultats qu’ont obtenus les élèves de l’Ontario lors des tests administrés en 1995 dans le cadre de la troisième étude internationale en mathématiques et en sciences étaient inférieurs à la moyenne nationale et internationale. Les résultats du test national […] révèlent que les élèves de l’Ontario âgés de 1-1 ans se classent derrière ceux et celles de toutes les provinces, exception faite...

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