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La violence dans un contexte d’infidélité Caroline Bélanger Faculté des sciences de l’éducation Université Laval Bruno Bourassa Faculté des sciences de l’éducation Université Laval Lise Lachance Département des sciences de l’éducation et de psychologie Université du Québec à Chicoutimi En Amérique du Nord, l’infidélité est commise par 26% à 70% des femmes et par 33% à 75% des hommes (Shackelford et Buss, 1997b). En plus de provoquer de la jalousie amoureuse ou sexuelle, l’infidélité ou la suspicion d’infidélité peut avoir des conséquences destructrices (Wilson et Daly, 1993a, 1993b, 1996). L’émotion jalouse constitue la principale cause de violence conjugale et celle-ci serait une stratégie utilisée, principalement par le conjoint, dans le but de sauvegarder sa position dominante au sein du couple (Côté, 1996). C’est probablement pour cette raison que les meurtres de conjoints sont souvent précédés d’antécédents de violence puisque, dans plus de la moitié des cas (56%), les policiers étaient au courant de l’existence d’un problème de violence dans le couple. À cet effet, Statistique Canada (1998) rapporte, qu’entre 1977 et 1996, 12 666 personnes ont été victimes d’un homicide au Canada et qu’un tiers de ces meurtres mettait en cause un membre de la famille (4 193 victimes). La catégorie la plus importante de familicides commis durant cette période implique des conjoints (49%). Le sentiment de jalousie à la suite d’une séparation ou d’un divorce peut également conduire au suicide (Dutton, 1998, 1999; Pines et Aronson, 80 Caroline Bélanger, Bruno Bourassa et Lise Lachance 1983; Rondeau et al., 2002). Guay (1999) observe une hausse de 0,54% du taux de suicide à chaque fois qu’il y a une augmentation de 1% du taux de divorce. Outre ces statistiques, il semble que les recherches ne s’attardent que sur les caractéristiques sociodémographiques de l’agresseur et de sa victime dans le but de prévenir l’homicide conjugal. Elles ne cherchent pas à identifier et à comprendre les variables individuelles, relationnelles et contextuelles qui influencent le passage à l’acte violent dans une situation d’infidélité qui induit de la jalousie. C’est dans le désir de combler cette lacune que la présente recension des écrits vise à démontrer les liens implicites et explicites qui existent entre l’infidélité, la jalousie amoureuse ou sexuelle et la violence conjugale. Elle tente d’identifier les facteurs prédictifs de la violence dans un contexte d’infidélité réelle ou soupçonnée qui suscite de la jalousie puisque ceux-ci influencent potentiellement l’évaluation cognitive que l’individu fait de la situation, c’est-à-dire la probabilité qu’il prenne la décision de commettre un acte de violence létale (qui provoque la mort) ou non létale. Recension des écrits Les documents répertoriés dans cette recension des écrits ont été trouvés à l’aide des banques de données PsycINFO et ProQuest Digital Dissertations à partir des mots clés suivants: «infidelity, jealousy, wife battering ou family violence», et ce, séparément afin que ces moteurs de recherche n’omettent aucun document important. PsycINFO est une banque de données produite par l’American Psychological Association qui inventorie des articles de périodiques depuis 1887, des livres, des chapitres de livres ainsi que des thèses depuis 1987, et ce, dans divers champs de la psychologie. Elle regroupe, en outre, des documents de médecine, de psychiatrie, des sciences infirmières, de sociologie, d’éducation, de pharmacologie, de physiologie, de linguistique, d’anthropologie, d’administration et du droit. Cette banque fournit la référence complète, un résumé du document suivi des sujets ou des mots clés destinés à en présenter le contenu. ProQuest Digital Dissertation inventorie plus de 1,6 million de thèses de doctorat et de mémoires de maîtrise publiés depuis 1861. Il est possible d’accéder au texte intégral de ceux-ci selon l’année de parution et les droits que la banque détient sur les textes, et ce, peu importe l’université dont ils sont issus. Après l’examen de 285 documents comprenant des articles scientifiques, des thèses de doctorat, des livres et des sites Internet qui traitent de l’infidélité, de la jalousie et de la violence conjugale, 86...

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