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Conclusion Idéologies et utopies dans l’altermondialisation Identités collectives et forums citoyens Gilles Verpraet CNRS/GRASS Une question de recherche:pour comprendre la place des acteurs et des mobilisations dans l’altermondialisation, il convient d’analyser la nature des pouvoirs et des hiérarchies dans la mondialisation et la globalisation afin de préciser les enjeux et les protagonistes de cette mondialisation. Les premières analyses de la mondialisation des années 1970 partaient d’un nouveau rapport entre espace et politique (le global, les multinationales redéfinissant un espace-temps). Lefebvre (1977) formulait l’hypothèse d’un État mondial télescopant les différentes médiations. La hiérarchie hégélienne entre l’État national (Global), les espaces particuliers et les médiations sociales (groupes, culture, institutions urbaines) se trouvait déclassée par la formation d’un nouvel espace global généralisé (l’espace des multinationales et leur assujettissement économique). La mondialisation des années 1980 a rencontré de nouveaux énoncés autour de l’élargissement d’une communication globale, des luttes de domination dans la communication globale (TV, satellite, Ramonet) puis dans la diffusion sociale d’Internet comme vecteur de la globalisation marchande et internationale. Domine la vision de la mondialisation comme espace de flux et de réseaux, où l’échange généralisé des idées, des produits et des idéologies serait possible (Castells, 2000; Moreau Desfarges, 2003). Mais dans cet espace de flux se perdent les notions d’espaces et de pratiques situées, se diluent les dimensions du pouvoir qui se tissent entre pouvoir d’État et pouvoir de réseau, entre pouvoir économique et pouvoir communicationnel dans la nouvelle finance. La communication a pour objet de présenter les analyses de la mondialisation , la place de l’État dans les différents énoncés pro-mondialisation et altermondialisation. Il convient de préciser le rôle de ces textes comme référent de la mobilisation, comme une analyse des possibles du mouvement. 1. LA NOUVELLE SPATIALITÉ:INTERDÉPENDANCE, CLIVAGES ET HIÉRARCHIES DE POUVOIRS Pour penser les relations internationales américaines dans la globalisation, Nye avance la notion d’interdépendance entre la puissance commerciale et financière des États-Unis et les autres puissances démocratiques (Europe, Amérique Latine, Asie). Cette notion désigne les sources du pouvoir américain et son alternative entre l’équilibre (soft power) et l’hégémonie: La révolution informationnelle fonctionne à la fois comme diffusion et comme décentralisation, soit un pouvoir soft dont il faut analyser les trois informations :flux, avantage en situation compétitive, la connaissance des plans de votre compétiteur… La globalisation sert le pouvoir américain et atténue la place et l’autonomie des cultures locales. (Nye, 1996) L’auteur pose la question de la gouvernance du globalisme:«Le front intérieur est traversé par le retard moral et la division culturelle, par l’immigration et les valeurs américaines, par la confiance dans les institutions». En dressant des limitations du pouvoir américain globalisé, il suggère la stratégie des biens publics globaux soutenant les droits humains et la démocratie. L’auteur dresse la bataille entre unilatéralistes et multilatéralistes où tentent de s’articuler la souveraineté, la démocratie et les institutions globales. Cette option délibérative permet de relier la démocratie Internet, la décentralisation et l’autonomie. 1.1. L’État cosmopolite et la gestion des risques: les nouvelles hiérarchies cosmopolite Beck (2003), dans son dernier ouvrage, reprend une analyse croisée de la politique intérieure mondiale et d’un État cosmopolite. La politique mondiale est présentée comme un jeu d’ensemble, c’est-à-dire un «méta jeu»: L’optique cosmopolitique se propose de conceptualiser ce qui se joue autour de la modification des positions de pouvoir et des fondements de pouvoir dans l’espace global, en mettant au premier plan les relations de réciprocité qui existent entre les espaces politiques et économiques. (Beck, 2003, p 118) Le rôle de l’État se déporte sur les risques civilisationnels, sur l’asymétrie de pouvoir entre les risques financiers et les risques civilisationnels. 258 Génies des lieux [3.129.247.196] Project MUSE (2024-04-16 06:36 GMT) Le métapouvoir de l’économie mondiale face aux États nationaux repose sur l’exit option que le capital s’est arrogé dans l...

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