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14 The best thing that can happen to a church building is for it to remain a place of worship—atleastpartly—becauseChristianfaithisapartofQuébecculture.Thatisacultural phenomenon that a majority of citizens expect to find when they enter church buildings. At the same time, however, Christian worship cannot be simplified for the larger community. It has to do with a mystagogy, with all its Christian rites of initiation, rules, and customs, which connect it to something far greater than a building. As a result, the Christian faith can be seen as belonging to the wider community in Québec, yet simultaneously reserved for a circle of initiates. That is quite a paradox when it comes to Québec’s churches. They only way around that dialectic is to resolutely engage in dialogue. Where churches are concerned, the main stakeholders involved (e.g., ecclesiastical institutions, the State, municipalities) possess assets that give them the necessary resources to do so. In that case, there is no better solution than to initiate a dialogue that will ensure permanent contact—in other words, that will maintain Christian worship, even if only partially, in church buildings. La question du culte dans les églises Richard Gauthier1© 2006 – Presses de l’Université du Québec Édifice Le Delta I, 2875, boul. Laurier, bureau 450, Québec, Québec G1V 2M2 • Tél. : (418) 657-4399 – www.puq.ca Tiré de : Quel avenir pour quelles églises?, Lucie K. Morisset, Luc Noppen et Thomas Coomans (dir.), ISBN 2-7605-1431-5 • D1431N Tous droits de reproduction, de traduction et d’adaptation réservés 270 Quel avenir pour quelles églises? / What future for which churches?© 2006 – Presses de l’Université du Québec Édifice Le Delta I, 2875, boul. Laurier, bureau 450, Québec, Québec G1V 2M2 • Tél. : (418) 657-4399 – www.puq.ca Tiré de : Quel avenir pour quelles églises?, Lucie K. Morisset, Luc Noppen et Thomas Coomans (dir.), ISBN 2-7605-1431-5 • D1431N Tous droits de reproduction, de traduction et d’adaptation réservés Quand, en 1987, le philosophe français Jean-Luc Nancy prévient ses contemporains que les églises sont destinées à l’«ouverture», à l’«espacement» et à la «dislocation», il adopte un ton solennel et étrange qui n’est pas sans rappeler celui du forcené de Nietzsche entrant dans les églises afin d’y annoncer la mort de Dieu3 . Quoique sa manière de dire les choses puisse provoquer un malaise, il faut reconnaître que Nancy a bien saisi la difficulté de maintenir intacte l’architecture des églises. Qu’on le veuille ou non, l’«ouverture», l’«espacement» et la «dislocation » semblent le destin partagé d’un bon nombre d’églises occidentales et les églises du Québec n’échappent pas à la règle. Bien qu’il soit vrai que le risque de ce travail de sape est celui de la perte pure et simple d’un patrimoine fort riche, il s’avère que les mouvances actuelles peuvent être prometteuses dans la mesure où elles bénéficient d’un accompagnement approprié. Traditionnellement, la figure du patrimoine ecclésial est axée sur le chœur où se déroule l’office liturgique et autour duquel des espaces sont distribués. Quant à la façade et au clocher qui donnent sur la place, ils signalent le caractère particulier des lieux, l’ensemble offrant généralement une lecture cohérente. Le problème actuel est que le culte seul n’est plus apte à garantir cette combinaison d’espaces qui unifient cette figure si familière. Assurer la pérennité de la figure du patrimoine ecclésial québécois impliquerait donc de revisiter certaines habitudes acquises et certaines idées allant supposément de soi. L’exercice, il va sans dire, exige une certaine dose de courage, de la vision et de la maturité. 1. L’auteur est stagiaire postdoctoral à la Chaire de recherche du Canada en patrimoine urbain de l’Université du Québec à Montréal. Actif dans le milieu du patrimoine, il a publié plusieurs articles sur les conversions des églises et leurs (ré)affectations. 2. Maurice Merleau-Ponty, Le Visible et l’Invisible, Paris, Gallimard, 1964, p. 93. 3. «Des lieux divins [...] sont disposés partout autour de nous, ouverts et offerts à notre venue, à notre départ ou à notre présence, livrés ou promis à notre visite, à la fréquentation de ceux qui ne sont pas, non plus, des hommes, mais qui sont là, en ces lieux...

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