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Introduction L’écotourisme Une innovation durable pour le développement viable des communautés locales? Christiane Gagnon Ph. D. en aménagement Professeure au Département des sciences humaines de l’UQAC Christiane_Gagnon@uqac.ca Serge Gagnon Ph. D. en géographie Professeur au Département de travail social et des sciences sociales de l’UQO serge.gagnon@uqo.ca [3.145.2.184] Project MUSE (2024-04-23 21:07 GMT) Introduction 3 Le titre du présent ouvrage, L’écotourisme entre l’arbre et l’écorce : de la conservation environnementale au développement viable des territoires, évoque de plein fouet la dialectique de l’écotourisme, à savoir la protection d’aires naturelles exceptionnelles et leur mise en valeur économique, par une forme responsable d’exploitation touristique, en vue d’un bénéfice économique pour les territoires et les communautés locales avoisinantes. Dans un contexte où l’écotourisme est une activité en forte croissance, envisagée comme une sorte d’alternative au tourisme de masse mais aussi comme une voie privilégiée du développement durable, il y a là une pertinence sociale et scientifique qui mérite notre attention. L’écotourisme prétend à la fois conserver, voire améliorer la diversité des écosystèmes, tout en accaparant une partie de l’énorme marché touristique , dont une partie bénéficierait aux populations locales. Un noble objectif qui repose sur une délicate alliance (Ziffer, 1989) entre les aires protégées et leur mise en valeur à des fins de développement local. Y a-t-il une alliance gagnante entre la conservation, les impératifs dominants du marché de l’industrie touristique et la qualité de vie des communautés locales, notamment les plus fragilisées ? Comment maîtriser les impacts négatifs du tourisme et bonifier les impacts positifs pour ces communautés selon un mode de développement durable viable ? Pour réfléchir aux tenants et aboutissants de ces questions percutantes, nous avons privilégié un éclairage par de multiples entrées : des trajectoires plurielles, en provenance de la France, des Caraïbes, de l’Australie, du Costa Rica, du Nunavut et du Québec, tantôt sous l’angle économique, social ou culturel, tantôt sous l’angle de l’écotouriste, de l’opérateur, du parc ou de la communauté, tantôt sous l’angle de la forêt, de la terre ou de la mer. La lecture des trajectoires plurielles et du domaine controversé de l’écotourisme pose le problème des définitions, surtout pour celui qui s’y intéresse depuis peu. L’existence de plusieurs vocables associés, de près ou de loin, à l’écotourisme tels que le tourisme vert, durable, solidaire, de la nature, scientifique, d’aventure, etc. ne facilite pas toujours la compr éhension, d’autant qu’ils ne sont pas forcément équivalents, voire interchangeables (S. Gagnon, 2003). Toutefois, nuances faites, ils font partie d’une parenté élargie où chacun a sa spécificité. L’écotourisme peut être défini comme une forme de tourisme contribuant activement à la protection du patrimoine naturel et culturel et qui inclut les communautés locales et indigènes dans son développement afin de contribuer à leur bien-être. Cette définition s’inscrit dans la foulée des travaux de l’Association internationale sur l’écotourisme 4 L’écotourisme entre l’arbre et l’écorce (International Ecotourism Society) et de la Déclaration de Québec sur l’écotourisme (2002). Il est intéressant de noter que cette définition a été acheminée au Sommet de la Terre sur le développement durable de Johannesburg, qui se déroulait quelques mois après le Sommet mondial de Québec. Les promoteurs de l’écotourisme y voyaient l’occasion de faire reconnaître l’écotourisme comme un secteur économique majeur, susceptible de réduire la pauvreté et de préserver l’environnement et la biodiversité. Une telle ambition s’arrime aux défis posés par l’écotourisme, en particulier, et le développement des communautés locales, indigènes, fragilisées, en général. Eu égard à l’année internationale de l’écotourisme (2002), c’est un défi que le gouvernement québécois a traduit par la maximisation des retombées locales, l’implication et la responsabilisation des communautés hôtes (Québec, 2002). Malgré l’incessant discours louangeur sur le tourisme, les acteurs internationaux reconnaissent tout de m...

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