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2 2 Chapitre Tourisme, culture et environnement Une problématique identitaire? Jean-Marie Breton Professeur à l’Université des Antilles et de la Guyane (UFR des sciences juridiques et économiques de la Guadeloupe), directeur du CREJETA (Centre de recherches et d’études juridiques sur l’environnement, le tourisme et l’aménagement), président de la Section Caraïbe de la SFDE (Société française pour le droit de l’environnement) 44 L’écotourisme entre l’arbre et l’écorce Résumé Le tourisme est souvent présenté comme une possibilité d’impulsion et de financement d’un développement qui se veut désormais durable et viable. Il a de fait connu, dans les départements français d’Amérique (DFA), une expansion aussi difficilement maîtrisée que peu cohérente, au détriment du patrimoine environnemental, insulaire et littoral en l’occurrence , en Guadeloupe notamment. Bien commun de tous et ancrage des cultures comme des identités, ce patrimoine subit des atteintes et des agressions graves, en termes de dégradations multiples, voire de destructions irréversibles. La crise récurrente qu’y traverse le tourisme classique conduit à penser que la promotion et la pérennisation d’un tourisme durable, en cohérence avec les exigences d’un développement intégrant désormais les préoccupations et contraintes environnementales, appelle des formes parallèles de tourisme, parmi lesquelles l’écotourisme occupe une place de choix. La fonction paradigmatique impartie à ce dernier, autant que sa dimension mythique, ne le mettent toutefois pas à l’abri des risques de déstructuration sociale et d’altération culturelle. L’ambiguïté constatée à cet égard, sur le plan socioculturel, tient à ce que la crise du tourisme procède elle-même d’une crise identitaire latente, qu’elle a pour effet d’amplifier, sinon de cristalliser, sur le plan du vécu local du phénomène touristique autant qu’à travers les rencontres et les échanges qu’il suscite. L’opportunité, et donc la viabilité, de nouvelles formes de tourisme supposent dès lors une valorisation du patrimoine environnemental par sa réappropriation par les populations locales, à la fois condition et expression d’une reconstruction identitaire dont dépendent la crédibilité et l’effectivité d’un développement touristique durable. [3.134.81.206] Project MUSE (2024-04-26 09:58 GMT) Tourisme, culture et environnement 45 Le tourisme est fréquemment présenté comme une solution pour l’impulsion et le financement d’un développement que, depuis peu, l’on veut par définition « durable ». Il a de fait connu une expansion aussi difficilement maîtrisable qu’incohérente, au détriment du patrimoine environnemental, insulaire et littoral en particulier, comme c’est le cas dans les départements français d’Amérique (DFA). Bien commun de tous et ancrage des cultures comme des identités, ce patrimoine en subit des atteintes et des agressions particulièrement graves, en termes de dégradations multiples, voire de destructions irréversibles. La soumission nécessaire de l’activité touristique aux exigences de protection, de conservation et de gestion reproductible de la biodiversité et du patrimoine culturel, à travers sa compatibilité et sa mise en cohérence avec les réglementations protectrices de l’environnement, doit générer des approches, des stratégies et des comportements nouveaux. Il en va ainsi des politiques publiques comme de la gestion opérationnelle, favorables à l’optimisation du cadre et de la qualité de vie des hommes. Le « développement touristique durable » apparaît alors comme participant d’un développement plus global à dimension holistique. La démarche écotouristique répond à ces préoccupations et constitue un défi stimulant, pour les opérateurs du tourisme comme pour les acteurs de l’environnement, et une opportunité de « réappropriation » de leur milieu de vie par les populations locales. Il convient alors d’en prendre en compte la signification et la portée, dans sa dimension paradigmatique, afin d’en déterminer la validité dans le cadre de référence, au regard des défis et des enjeux d’une gestion des ressources touristiques au service d’un développement durable et viable. La Guadeloupe offre un exemple significatif des problèmes et difficultés auxquels peut se heurter l’activité touristique dans certains États ou territoires qui disposent d’un patrimoine environnemental exceptionnel , propre à dynamiser l’offre touristique, et notamment une gamme d’aires prot...

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