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c h a p i t r e 7 TRANSMISSION INTERGÉNÉRATIONNELLE DES PROBLÈMES DE COMPORTEMENT DES MÈRES ADOLESCENTES À LEUR ENFANT Différences liées au sexe Daniel Paquette Université de Montréal Marc Bigras Université du Québec à Montréal Jacinthe Emery Université de Montréal Sophie Parent Université de Montréal Mark Zoccolillo Université McGill REMERCIEMENTS Nos remerciements les plus sincères aux assistantes et aux étudiantes qui ont participé à la collecte des données et au décodage des enregistrements vidéo : Lydie Bouchard, Lisa Deschênes, Valérie Fortin, Ghayda Hassan, Isabelle Paquet, Catherine Roy, Sophie St-Onge et Isabelle Tremblay. Nous tenons aussi à remercier Donald Morrisson pour la gestion des banques de données ainsi que Sylvie Cormier et Danielle Coutlée pour le travail de secrétariat. Nous sommes enfin infiniment reconnaissants aux mères adolescentes pour leur patiente participation et aux intervenantes de l’école Rosalie-Jetté et des foyers de groupe MDA du Centre jeunesse de Montréal – Institut universitaire pour leur aide lors du recrutement des sujets. Ce projet a été possible grâce à la subvention SR-4182 du Conseil québécois de la recherche sociale (CQRS). [18.191.108.168] Project MUSE (2024-04-26 14:17 GMT) 1. DÉVELOPPEMENT DES COMPORTEMENTS ANTISOCIAUX CHEZ LES GARÇONS ET LES FILLES DE MÈRES ADOLESCENTES De façon générale, les garçons sont plus souvent sujets que les filles aux problèmes de comportement extériorisés, au décrochage scolaire, à la toxicomanie et au suicide (Dumas, 1999 ; Saint-Jacques, McKinnon et Potvin, 2000). Les problèmes extériorisés comprennent, d’une part, les troubles de l’attention et l’hyperactivité et, d’autre part, les comportements dits antisociaux tels les comportements agressifs, le vol, la transgression des règles, l’impulsivité, l’opposition, le mensonge et le vandalisme (Kazdin, 1987). Bien que les filles soient généralement plus sujettes aux problèmes intériorisés comme la dépression et l’anxiété (Dumas, 1999), un certain nombre d’entre elles, à l’instar des garçons, développeront au cours de leur enfance et de leur adolescence des problèmes extériorisés antisociaux. Les comportements extériorisés chez les enfants d’âge préscolaire et d’âge scolaire ont été associés à différents facteurs, tels que la séparation des parents ou les conflits conjugaux avec ou sans violence, la dépression maternelle , le faible niveau socioéconomique, le stress parental et le tempérament de l’enfant (voir Shaw et Vondra, 1995 ; Shaw, Gilliom et Giovannelli, 2000). Il semble toutefois que les pratiques parentales y jouent un rôle plus important , tout particulièrement le manque de règles disciplinaires ou, à l’opposé, les pratiques autoritaires, coercitives et abusives (Greenberg, Speltz et DeKlyen, 1993 ; Rubin, Stewart et Chen, 1995). Shaw, Keenan et Vondra (1994) ont montré que le désengagement (unresponsiveness) de la mère à l’égard de son enfant âgé de un an est associé aux comportements extériorisés chez les garçons et aux comportements extériorisés et intériorisés chez les filles à l’âge de 3 ans. Plus récemment, Shaw et al. (1998) ont montré que le désengagement parental de la mère est associé aux comportements extériorisés chez les enfants des deux sexes aux âges de 24 et 42 mois. Le désengagement parental est également une variable prédictive de la relation d’attachement que développe l’enfant à l’égard de la personne significative qui s’occupe de lui (Belsky, Rovine et Taylor, 1984). Les types d’attachement insécurisant évitant (A) et insécurisant résistant (C) ont été peu associés aux comportements extériorisés, mais ils ont été associés aux agressions chez les garçons dans quelques études (Lewis, Feiring, McGuffog et Jaskir, 1984 ; Renken et al., 1989). C’est le type d’attachement désorganisé (D), plus typique des Les conduites antisociales des filles 208 enfants maltraités, qui a été tout particulièrement associé au comportement hostile des enfants avec leurs pairs (Lyons-Ruth, Alpern et Repacholi, 1993), mais il n’existe pas de différence sexuelle à cet égard. Les mères adolescentes constituent un sous-échantillon fort pertinent de la population des parents pour tenter de comprendre comment les enfants peuvent développer dans leur famille des problèmes extériorisés...

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