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© 2006 – Presses de l’Université du Québec Édifice Le Delta I, 2875, boul. Laurier, bureau 450, Québec, Québec G1V 2M2 • Tél.: (418) 657-4399 – www.puq.ca Tiré de: Réalités nationales et mondialisation, sous la direction de Robert Bernier, ISBN 2-7605-1408-0 • D1408 Tous droits de reproduction, de traduction et d’adaptation réservés C H A P I T R E 12 ADMINISTRATION NATIONALE ET INTÉGRATION EUROPÉENNE Paul-André Comeau Professeur invité à l’École nationale d’administration publique Fin printemps 2005, les électeurs français et néerlandais ont dramatiquement replacé à l’avant-scène de l’actualité internationale le projet de construction européenne1. En signifiant une fin de non-recevoir au projet de Constitution européenne, la majorité des citoyens de ces deux pays fondateurs de l’Union européenne ont plongé l’Europe des 25 dans une crise profonde, existentielle même. Observateurs et commentateurs jonglent toujours avec les facteurs qui pourraient expliquer ce désenchantement à l’égard d’un projet majeur de la seconde moitié du XXe siècle. Ils en arrivent tous à énoncer un certain nombre de questions où pointe un pessimisme à peine voilé. Assisterait-on à l’étiolement d’un rêve forgé et lancé dès le lendemain de la Deuxième Guerre mondiale ? L’idéal d’une Europe unie où la guerre n’aurait plus de place aurait-il perdu toute pertinence au début de ce nouveau millénaire ? 1. L’auteur désire remercier mademoiselle Marie Bélanger pour sa précieuse collaboration durant la recherche en vue de ce texte. Il adresse aussi ses remerciements à mesdames Roseline Nérette, Francine Lanouette et Joséphine Dubois. © 2006 – Presses de l’Université du Québec Édifice Le Delta I, 2875, boul. Laurier, bureau 450, Québec, Québec G1V 2M2 • Tél.: (418) 657-4399 – www.puq.ca Tiré de: Réalités nationales et mondialisation, sous la direction de Robert Bernier, ISBN 2-7605-1408-0 • D1408 Tous droits de reproduction, de traduction et d’adaptation réservés 340 RÉALITÉS NATIONALES ET MONDIALISATION Ces questions renvoient presque toutes à la finalité première de l’entreprise imaginée par les « Pères de l’Europe », Monnet, Schuman, De Gasperi, Spaak et autres artisans de la première heure. Elles interpellent cruellement les actuels responsables européens. Ce type d’interrogation , pour fondamental qu’il soit, n’épuise pas la gamme des réflexions qui surgissent de cinquante ans d’expériences, de tâtonnements , d’échecs, de relances et, il faut le reconnaître, de succès aussi impressionnants qu’imprévisibles. L’introduction de l’euro représente sans doute le plus bel exemple de ces réussites qui ont forcé l’admiration des plus sceptiques. Au moment où la recherche d’une forme de gouvernance mondiale se hisse au rang de priorité, l’échec de l’expérience européenne serait très préoccupant. Depuis la signature du Traité de Rome, le 25 mars 1957, la mise en place et le fonctionnement de ce qui est maintenant l’Union europ éenne ont constitué un véritable laboratoire. L’Europe a en effet pratiqué une forme d’intégration politique et économique continentale (ou régionale ) unique dans l’histoire des relations entre États souverains. Les concepts traditionnels d’organisation internationale, de supranationalité, de relations intergouvernementales, pour ne citer que ceux-là, ont connu des incarnations inédites, parfois surprenantes, souvent stimulantes. La construction européenne a fait des émules. Elle continue d’inspirer ceux qui rêvent, en Afrique, dans les Amériques, en Asie, de jeter les bases d’associations interétatiques pour prendre en charge les défis de la mondialisation. Comment interpréter autrement l’apparition de l’Union africaine, issue de l’ex-Organisation de l’unité africaine ? Impossible de nier une évidente filiation entre l’Union européenne et la toute nouvelle Communauté sud-américaine des nations, portée sur les fonts baptismaux à la fin de 2004. Il n’est pas question de dresser ici le bilan de l’intégration europ éenne. La question qui sous-tend ce texte s’inscrit dans le seul champ de l’administration publique. De façon plus précise, il s’agit de soupeser l’impact de cette démarche d’intégration sur l’administration publique des États membres. En d’autres termes, l’objectif est d’examiner les...

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