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© 2006 – Presses de l’Université du Québec Édifice Le Delta I, 2875, boul. Laurier, bureau 450, Québec, Québec G1V 2M2 • Tél.: (418) 657-4399 – www.puq.ca Tiré de: Réalités nationales et mondialisation, sous la direction de Robert Bernier, ISBN 2-7605-1408-0 • D1408 Tous droits de reproduction, de traduction et d’adaptation réservés C H A P I T R E 11 LES RÉFORMES DES ADMINISTRATIONS PUBLIQUES DANS LE MONDE Louis Côté Professeur à l’École nationale d’administration publique et directeur de L’Observatoire de l’administration publique En collaboration avec Charlie Mballa, assistant de recherche Marc Cambon, chargé de mission Nicolas Charest, professionnel de recherche Les administrations publiques sont des entités vivantes. Elles agissent et se transforment dans des écosystèmes politiques, économiques et sociaux en constante évolution. Or ces systèmes traversent depuis plusieurs années une période de remise en question profonde. Cette phase critique est d’une facture nouvelle. Elle est d’une part d’une ampleur sans précédent dans l’histoire des États modernes, parce qu’elle impose de relever des défis qui touchent aux fondations mêmes de l’action publique, voire de répondre à un questionnement sur la légitimité de celle-ci. Elle est d’autre part récurrente, car elle exige des États et de leurs administrations publiques de s’adapter en permanence en apprenant à surfer sur des vagues successives de réformes administratives. © 2006 – Presses de l’Université du Québec Édifice Le Delta I, 2875, boul. Laurier, bureau 450, Québec, Québec G1V 2M2 • Tél.: (418) 657-4399 – www.puq.ca Tiré de: Réalités nationales et mondialisation, sous la direction de Robert Bernier, ISBN 2-7605-1408-0 • D1408 Tous droits de reproduction, de traduction et d’adaptation réservés 294 RÉALITÉS NATIONALES ET MONDIALISATION Il convient de rappeler, ne serait-ce que brièvement, ces mouvements tectoniques survenus durant les deux dernières décennies dans l’environnement des États et des institutions publiques. Il s’agit de véritables séismes qui ont atteint à la fois les pratiques en vigueur dans les administrations publiques et les fondements juridiques et moraux de leur action. Parmi les plus remarquables, il faut tout d’abord distinguer la crise des finances publiques. Dans certains pays, par exemple la NouvelleZ élande, elle était suffisamment grave pour menotter les pouvoirs publics. Dans ces pays, elle sera l’élément déclencheur de réformes vigoureuses à la hauteur de la menace qui pesait sur la continuité même de l’action de l’État. Elle servira souvent de justification pour mettre un terme, sinon au concept, du moins au confort des régimes providentiels. C’est dans ce contexte de fortes coercitions budgétaires que les États et leurs administrations ont commencé à ressentir les effets du phénom ène dit de mondialisation. Il n’est pas dans notre propos de procéder à une nouvelle analyse d’un phénomène qui a été abondamment comment é. Soulignons cependant, aux fins du présent chapitre, qu’il a eu pour effet de dessiner les contours d’une remise en cause de l’État-nation. Cette interpellation a pris la forme d’un mouvement en tenaille entre l’émergence autour de zones géographiques (Europe, Amériques, SudEst asiatique), d’un « multilatéralisme » politico-économique et de l’apparition d’un régionalisme infranational qui aspire à une reconnaissance institutionnelle. Contraint à la fois « par le haut et par le bas », par des mécanismes exogènes et endogènes, l’État voit sa souveraineté concurrenc ée et limitée. Si, malgré les attaques dont ils sont l’objet, l’État providence et l’État-nation peuvent se donner les moyens de résister, il n’en est pas de même de l’État omniscient, emporté lors du passage de la société industrielle à la société informationnelle. Une fois encore, on ne s’attardera pas aux conséquences de la déferlante « technologie de l’information ». Tout a été dit ou presque sur l’inversion de la pyramide des savoirs. Tout a été dit sur l’instantanéité de l’information. De la gestion du tangible à la saisie de l’intangible, de la gestion de processus à la surveillance de flux, l’État affronte une complexité croissante de la gouverne et ses administrations publiques révisent, au prix parfois de quelques ruptures, leurs obligations...

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