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© 2005 – Presses de l’Université du Québec Édifice Le Delta I, 2875, boul. Laurier, bureau 450, Sainte-Foy, Québec G1V 2M2 • Tél. : (418) 657-4399 – www.puq.ca Tiré de : Les églises du Québec, Luc Noppen et Lucie K. Morisset, ISBN 2-7605-1355-6 • D1355N Tous droits de reproduction, de traduction et d’adaptation réservés En 1984, l’évêque du diocèse de Saint-Jérôme, Charles Valois, s’interrogeait en ces termes: «il y a également la question de savoir si c’est le rôle du gouvernement d’entretenir les églises […] Il ne faut pas oublier la question de la séparation de l’Église et de l’État. Qu’est-ce que l’avenir nous réservera ?1». Ses scrupules faisaient déjà long feu. Si les églises, comme on l’a vu, ont rythmé l’histoire de la conservation architecturale et celle de la protection des biens culturels au Québec et au Canada –jusqu’à en déterminer des tranches entières–, elles ont aussi bénéficié d’une part non négligeable des fonds gouvernementaux. Les sommes accordées par les gouvernements fédéral, provincial et municipaux aux divers monuments historiques (class és, désignés, cités, etc.) se sont en effet révélées insuffisantes, tout comme les programmes les plus variés qui, particulièrement à compter des années 1970, ont eux aussi été partiellement canalisés par les églises du Québec. 4 Entre l’Église et l’État Un soutien financier destiné aux églises 224 LES ÉGLISES DU QUÉBEC, UN PATRIMOINE À RÉINVENTER© 2005 – Presses de l’Université du Québec Édifice Le Delta I, 2875, boul. Laurier, bureau 450, Sainte-Foy, Québec G1V 2M2 • Tél. : (418) 657-4399 – www.puq.ca Tiré de : Les églises du Québec, Luc Noppen et Lucie K. Morisset, ISBN 2-7605-1355-6 • D1355N Tous droits de reproduction, de traduction et d’adaptation réservés 1. N A. a., 1984 (21 février). 2. M CBCQ, 2003,p.14. 3. N Jean-Claude Marsan, 1975 (12 avril); M Comité pour la réutilisation de l’église SainteCun égonde, 1974 (septembre). 4. N Alain Duhamel, 1977 (10 août). 5. Ce sont 115 projets différents qui furent financés. N Claude Marcil et Danny Lemieux, 1994 (décembre),p.18. En 2003, la Commission des biens culturels du Québec exposait ainsi la teneur du soutien financier ministériel: [...] les différents programmes du ministère de la Culture et des Communications ne sont pas uniquement réservés aux biens ayant fait l’objet d’un classement, mais aussi aux biens situés à l’intérieur d’arrondissements historiques et aux biens d’Églises2 . Labrusqueapparitiondes«biensd’Église»danscettecourteénumération n’étonne guère. Que ce soit à titre de chantiers, d’objets documentaires ou de sites d’apprentissage, les églises ressurgissent périodiquement là où va l’investissement public. Ce fut, d’abord, le cas des programmes de création d’emploi. Au début des années 1970, quand les démolitions d’églises faisaient la manchette à Montréal, Sainte-Cunégonde, dont on prévoyait alors (déjà ?) la désaffectation –le documentaire Tranquillement pas vite immortalise d’ailleurs les réflexions des paroissiens et de la fabrique à cet égard– fit ainsi l’objet d’une étude de reconversion, dirigée par Jean-Claude Marsan, grâce à un programme fédéral visant à favoriser l’emploi étudiant3. En 1977, le programme canadien Jeunesse-Travail finança, toujours à Montréal, la documentation historique de La Nativité-de-la-Sainte-Vierge4 . Au milieu des années 1980, ce fut aussi un programme de création d’emploi qui, comme on l’écrivit alors, donna «un coup de pouce» au diocèse catholique de Montréal en soutenant la restauration et la réparation d’une centaine d’églises5 . Les gouvernements ont, depuis, considérablement diversifié les formes (ou les appellations) de leurs investissements. «Villes et villages d’art et de patrimoine» (un programme provincial du ministère de la Culture et des Communications soutenu, entre autres, par le ministère de la Solidarité sociale et le Fonds de lutte contre la pauvreté, visant à créer des emplois d’animateurs culturels), «Programme de renouveau urbain et villageois» (mis sur pied en 2002 par le ministère des Affaires municipales, des Sports et du Loisir pour appuyer les...

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