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Sur la prescription de certains fantasmes Guy Lévesque M.A. (sexologie) Membre senior de l’Institut international de sexoanalyse Chargé de cours au Département de sexologie Université du Québec à Montréal 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 CHAPITRE L a sexoanalyse se distingue comme approche sexologique, entre autres, par la place qu’occupe le fantasme tant dans la compréhension de la dynamique sexuelle que du trouble sexuel et de son traitement. Dans cette perspective, certaines prescriptions fantasmatiques et plus particulièrement celle du fantasme du roi, ainsi que du fantasme de la femme prise de force, contribuent au travail thérapeutique. Ma démarche, qui se veut à la fois théorique et pratique, s’inscrit dans la continuité de mes écrits et communications qui touchent la technique sexoanalytique (Lévesque 1994, 1996, 1999). En ce qui concerne le fantasme du roi, je décrirai tout d’abord le déroulement de l’exercice. Puis je proposerai des façons de contourner les résistances. C’est d’ailleurs par les résistances que j’ai amélioré l’élaboration de ce fantasme. Nous verrons que cet exercice est particulièrement intéressant pour travailler les clivages. Je terminerai cette partie en discutant d’abord de certaines fonctions que nous pouvons attribuer à cet exercice. En ce qui a trait au fantasme de la femme prise de force, je me concentrerai sur le déroulement et les résistances. J’apporterai quelques réflexions sur l’agressivité phallique et la désirabilité chez la femme. Je suggérerai quelques ébauches de nouveaux fantasmes comme prescription. Pour conclure, je vous ferai part de réflexions concernant les prescriptions fantasmatiques. NOUVELLES PERSPECTIVES EN SEXOANALYSE 170 LE FANTASME DU ROI Le fantasme du roi ou de la reine1 est surtout utilisé en sexoanalyse « pour faciliter l’émergence de la fantasmatique latente» (Crépault, 1997, p. 319). La technique consiste à faire élaborer le patient, à la manière d’une découverte guidée, sur la sexualité d’un roi qui a tous les pouvoirs, y compris sexuels. Cet exercice est projectif, d’ailleurs le plus souvent la personne s’identifie au roi2. Avec le temps, j’ai développé l’usage de ce fantasme pour en faire une véritable quête, la quête d’un meilleur équilibre sexuel. Le déroulement D’abord une question3. Doit-on suggérer un roi à un homme et une reine à une femme? La question se pose pour examiner l’identité genrale. Elle ira de soi pour quelqu’un qui a un conflit grave d’identité de genre. Pour les autres, je maintiens la proposition habituelle en pensant qu’un trouble d’identité peut ressortir d’une autre façon comme chez Sylvain, cet homosexuel fusionnel qui consulte parce qu’il n’arrive pas à intégrer les érotismes fusionnel et antifusionnel. Lors de l’exercice, il décrit un roi fort et viril dans une relation hétérosexuelle, mais il prend vite conscience qu’il s’identifie à la femme. «La reine, c’est moi», affirme-t-il. 1. Pour des fins d’allègement, nous nous limiterons au roi. 2. À quelques occasions, j’ai vu des clients ne pas s’identifier au personnage principal. Dans un cas, il s’agissait d’une femme qui ne pouvait s’associer à la prestance et ne pouvait se voir que comme servante; il n’en demeure pas moins qu’elle imaginait une reine. Il y a évidemment une dimension narcissique au fantasme du Roi. 3. En fait, la question devrait être pourquoi un roi? Pourquoi pas un cosmonaute, un jardinier, un vidangeur, un médecin ou un chanteur? Pour l’exercice, il importe de trouver un symbole qui ne laisse pas de place à la réalité, où l’on pourrait se perdre davantage dans la compréhension du métier pour chacun, que de se centrer sur le sexuel. Le roi symbolise d’abord le pouvoir. Il est d’autorité divine. Du rang le plus élevé, du roi des cieux au roi de la patate. C’est la pièce maîtresse aux échecs. Il a une valeur narcissique, mais différente du chanteur, plus associé à un objet de désir. Il peut représenter le bien comme le mal, la masculinité comme la féminité (drag queen). Il fait aussi référence aux imagos parentales. Reine mère, reine de beauté, du ciel, etc. Il y a des responsabilit...

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